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Les Voraces
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18 juin 2021

Le vendredi c'est Culture Pourrie 1/2 : pleines lunes multiples, tueur en série et mains magiques

 Comment partager ce soulagement intense qui m’a envahie lorsque je me lançais dans le troisième tome de Heart of the Wolf ? Ce n’était pas à cause d’une supposée impatience, du moins pas celle de me plonger dans ce dernier opus, mais simplement parce qu’après Le Crépuscule des Fauves, j’en aurai terminé avec les loups-garous de madame Flanders ! Et oui, quel soulagement, quel apaisement, quelle libération ! Tu penses que j’en fais un tantinet trop ami-lecteur ? Et bien pour te prouver que non, il te suffit, si ce n’est déjà le cas, de te plonger dans les billets consacrés au premier et deuxième tomes de cette trilogie estampillée Harlequin.

Bref j’étais ravie de voir le fond du tunnel. Mais tu me connais je n’en aurais pas fait trois tonnes sur cette joie si il n’y avait pas eu une roupette dans le gaspacho. Pour mieux expliquer la situation, je vais devoir te décrire les étapes par lesquelles je passe pour te concocter un Culture Pourrie. Pendant ma lecture, je prends des notes. Beaucoup de notes. Avec plein de citations. Une fois le bouquin terminé, je recopie ces notes sur l’ordi. Cela me permet de mettre de l’ordre dans tout ce bazar. Ensuite il ne me reste plus qu’à créer mon article à partir de toute cette matière première. C’est juste avant la rédaction à proprement dite que je me suis rendue compte qu’une roubignole flottait dans mon consommé : tout cela était long, beaucoup trop long. Oh je ne doute pas de ta capacité à te concentrer ami-lecteur, du moins sur des sujets supportables. Mais un Sixième sens avec du loup-garou à l’intérieur ?

Donc voilà, ce premier tome fera l’objet de deux articles. Carrément…

Avant d’entrer en ma compagnie dans le monde merveilleux -ou pas- des loups-garous, jetons un œil à la couverture du Crépuscule des Fauves :

Fauves

Dès le prologue, les choses sérieuses commencent… Nous découvrons notre héroïne : elle se nomme Amy Fortenoy et elle bosse comme reporter pour la télévision. Ce préambule est constitué des interventions de cette dernière au fil des mois. La première a lieu en juillet quand est retrouvé le corps d’une femme, la gorge tranchée. En août un nouveau cadavre est découvert et la journaliste explique qu’il s’agit de la seconde victime d’un tueur désormais surnommé Le Loup-Garou. Qui ne tuerait donc qu’à la pleine lune. C’est pas moi qui le dit mais notre jeune première :

C’est la seconde victime du « Loup-Garou », le tueur que l’on a surnommé ainsi parce qu’il ne frappe qu’à la pleine lune.

Bon déjà reconnaître un schéma dès le deuxième meurtre je suis pas certaine que Spencer Reid validerait… On apprend quand même qu’on a retrouvé des poils, d’origine animale, sur la scène de crime.

Les mois défilent et les cadavres avec. En septembre, alors que le premier a été retrouvé en juillet, Amy annonce :

Ce matin, la découverte d’un nouveau cadavre à Jackson square porte à six le sinistre total des assassinats du « Loup-Garou ».

Et alors que nous ne sommes toujours pas entrés dans le cœur même du roman, on nous prend la main pour nous rappeler que nous nous trouvons bien dans un Sixième sens, c’est à dire de la romance paranormale :

Mais le plus fascinant, ce sont ces marques de pattes d’animal, là, juste à côté… Un animal de grande taille, peut-être un chien… ou un loup.

Un string en dentelles rouge qui dépasserait d’un jean skinny aurait plus de subtilité… Mais cette petite marque de condescendance de l’autrice quant à la capacité de ses lecteurs n’est toutefois que peu de chose face au manque de logique du récit. Oui parce qu’ensuite, au mois de décembre, voilà ce que nous pouvons lire :

La terreur règne à La Nouvelle-Orléans. Au cours des six derniers mois, un homme surnommé le « Loup-Garou » par les médias a commis treize meurtres plus atroces les uns que les autres…

J’ai beau être une bille en astronomie, même moi je sais que ces treize victimes en 6 mois ne peuvent pas correspondre au nombre de pleines lunes. Même que j’ai vérifié : la durée moyenne entre deux pleine lune serait de 29 jours 12 h 44 mon et 2,9 secondes – selon plusieurs sources, dont le CNTRL -. Bref, dès le prologue c’est n’importe quoi... Ça continue tout le long de ce dernier puisqu’en janvier, on en est à déjà 15 victimes. D’un tueur qui porte donc bien mal son nom puisque NON il ne tue pas à chaque pleine lune. Ou alors il fait plusieurs victimes à chaque fois ? Mystère et boule de poiles…

Voilà pourquoi, avant même de commencer la lecture du premier chapitre, je sentais que j’étais sur le point d’entrer dans une Culture pourrie bien bien gratiné...

Le récit débute véritablement en mars, plus exactement le jour du mardi gras américain et vu que nous sommes à La Nouvelle-Orléans, ce n’est pas rien…

Amy est en train de s’occuper du montage d’un reportage dans lequel le chef de la police accuse les médias de mal faire son boulot. Ben… Vu que c’est notre héroïne qui a trouvé le surnom de « Loup-Garou », je peux difficilement protester... Là on en apprend un peu plus sur Amy : elle a 29 ans et vient d’une famille très fortunée. Puis elle n’a aucun souci de confiance en soi :

Mais Amy tenait à être considéré comme une journaliste d’investigation, et elle aurait préféré qu’on s’attarde un peu moins sur ses charmes. Elle était travailleuse, ambitieuse, vive et perspicace. Tout ce qu’elle désirait, c’était prouver sa valeur. Elle avait pourtant passé une bonne partie de sa carrière à repousser les avances d’hommes qui ne voyaient en elle qu’une proie sexuelle, et à refuser des postes de présentatrice météo proposés par d’autres hommes qui se fichaient comme d’une guigne de ses capacités intellectuelles.

Là je te vois déjà venir, ami-lecteur… Tu penses peut-être qu’après un tel paragraphe nous aurons droit à une héroïne un brin féministe ? Voir à une romance Harlequin dénuée de sexisme ? Attends une seconde, je reprends mon souffle entre deux éclats de rire...

Bref, après cette petite présentation d’Amy, cette dernière rentre chez elle et fait une partie du chemin à pieds pour avancer plus vite malgré le défilé du Carnaval qui occupe les rues. Et quelqu’un l’agresse. Mais pas n’importe qui, nan :

Face à elle s’ouvrait la gueule grimaçante d’un loup.

Vu que madame Flanders essaie régulièrement de nous faire espérer un peu de suspens, on passe alors au héros masculin de la romance : Jonathan Londen. Lui aussi à Le Nouvelle-Orléans… Et comme trop de subtilité est dangereuse, il a un chien, qui s’appelle Vaudou. Oui, je sais… Mais parlons un peu de notre jeune premier… C’est un ancien policier. Et comme toujours, l’autrice nous offre un héros très humble :

Jonathan menait une vie rude dans un monde peu commode, depuis plus de quarante ans. Il se fiait à son intelligence aiguë, son instinct et sa capacité de réaction, presque surhumaine pour survivre.

C’est un ancien policier, à présent détective privé. Quand il arrive chez lui, il se rend compte que quelqu’un l’attend dans son salon, Sebastian St. Clare. Le chef des loups-garous, que nous avons eu l’occasion de rencontrer dans les deux premier tomes. Ce dernier veut engager Jonathan pour trouver le tueur surnommé le Loup-Garou :

Cinquante mille dollars, annonça St. Clare. Soit la moitié de la somme que nous vous offrons pour rétribuer vos services. Cet argent vous appartient. Le reste vous sera remis à l’issue de votre mission.

Bien entendu on comprend que le méchant tueur est un véritable loup-garou. Alors Jonathan veut plus de fric. Et je le comprends… Du coup St. Clare lui propose un marché. Jonathan n’a jamais connu son père et sa mère est morte. Depuis des années il a cherché à savoir qui était son père sans parvenir à avancer. Or St. Clare lui offre la vérité, ce à quoi Jonathan est incapable de résister.

         Nous retrouvons ensuite Amy, qui est enfermée dans une pièce toute pourrie, avec son agresseur masqué. Ce dernier lui offre un verre de vin blanc, sympa le kidnappeur... Enfin jusqu’à ce qu’il parle :

Petite humaine stupide ! Je vous croyais plus courageuse… et en tout cas plus intelligente.

Qui… qui êtes-vous ? demanda-t-elle dans un murmure rauque.

Vous le savez déjà… Chérie, répondit-il d’un ton affable. Après tout, c’est vous qui m’avez baptisé.

Forcément le grand méchant a décidé qu’Amy serait son attachée de presse :

Je vais vous utiliser, chérie, pour devenir célèbre. Pour le monde entier connaisse mon histoire.

Non seulement le mec veut qu’elle bosse pour lui mais bénévolement en plus ! Ouais abusé… Après ça il lui révèle sa vraie nature, tadaaaam :

Eh bien… La vérité, c’est que je suis réellement un loup-garou.

 

Rechangement de scène, on est de nouveau avec Jonathan. En fait, tout au long du roman, le récit fera ça, des allers-retours incessants entre les personnages. On se croirait presque dans un mauvais soap à l’américaine, tu vois ? Genre Les Feux de l’amour une scène dure quatre épisodes vu qu’elle est sans cesse coupée…

Une fois que St. Clare est parti, notre héros décide de le suivre. Sauf qu’il va tomber sur une odeur légèrement différente et entrer en trombe là où se trouvent Amy et le méchant tueur. Ce dernier, pas ravi ravi de cette intrusion, saute sur Jonathan et le griffe à la gorge avant de s’enfuir. Au lieu d’être terrifiée ou un tantinet inquiète pour son sauveur, Amy prend le temps de l’observer :

Amy le regarda avec attention. Il avait les yeux bleus et une barbe naissante ombrait ses joues. Ses longs cheveux noirs étaient tirés en arrière à la façon d’un poète romantique.

Là, pour être franche, j’ai dû interrompre ma lecture le temps de calmer mon ricanement. Après avoir pris le temps de mater, Amy se souvient qu’elle est censée être sous le choc. Donc elle vomit. Ouais, meilleure scène de rencontre Harlequin.

La police et l’ambulance arrivent enfin et le policier qui se pointe n’est autre que l’ancien coéquipier de Jonathan, un certain John Trey. Amy est interrogée, Jonathan est soigné. La routine après une agression par un loup-garou tueur en série... Moins d’une heure après son agression Amy est déjà devant la caméra à raconter sa mésaventure. Finalement tout le monde quitte les lieux pour se rentre au poste de police et faire de vraies dépositions.

Une fois que Jonathan a fait sa déposition il sort et s’aperçoit qu’Amy l’attend dans le couleur. Et l’autrice fait d’un parpaing deux coups :

La subtile fragrance féminine qui émanait de son corps menu ne risquait pas d’échapper au pouvoir de détection de ses sens surhumains.

Comment, dans la même phrase, rappeler qu’on est devant un mystère mystérieux mais que, quand même, la romance est au premier plan… Amy propose de le raccompagner et quand il refuse, elle insiste tant qu’il cède en précisant toutefois qu’il refuse toute interview. Nos deux héros se retrouvent donc dans une limousine et l’espace confiné est l’occasion de nous offrir de grand moment d’Harlequinade :

Amy… Amy, un foisonnement d’odeurs complexes et fascinantes. Mile et cannelle, arômes de fruits, soie et talc, perles de sueur féminine… et oui, la senteur acre de la peur, mêlée à celle du vin…

« Perles de sueur féminine » Ça va avec les selles sous forme de papillons à la vanille ? Amy et Jonathan papotent. La jeune femme lui demande pourquoi il a quitté la police et il explique :

J’ai été blessé par balle. Assez grièvement pour toucher une rente d’invalidité et pour avoir envie de décrocher.

Ensuite on a un point qui allie à la fois sexisme et psychophobie :

Amy se refréna de lui faire remarquer qu’il n’avait pas vraiment l’air d’un « invalide ». En outre, Jonathan Londen ne semblait pas le genre d’homme chez qui un accident du travail provoque de graves séquelles psychologiques.

Sans commentaire... Après ça, Amy essaie d’évoquer la dimension surnaturelle de l’affaire :

Dans cette pièce, il s’est passé quelque chose… de surnaturel. Vous aussi, bous l’avez vu. Je le sais. Je l’ai vu dans vos yeux.

Et :

Il m’a révélé qu’il était un loup-garou.Un vrai loup-garou.

Il lui dit de ne plus y penser… Et c’est réglé. Enfin il la raccompagne à sa porte et elle l’invite à entrer mais :

Merci, mais vous devez vous préparer pour le journal de 23h. Et moi, j’ai quelqu’un qui m’attend à la maison.

Ouais, ce petit fourbe ment et n’a en fait que son chien qui l’attend. Elle rentre et écoute un message sur son répondeur :

Sale affaire, chérie. Sale affaire ! Prévenez votre petit ami le héros qu’il ne sera bientôt plus de ce monde. Et ne vous inquiétez pas, je ne vous abandonne pas. Je vous rappellerai bientôt.

Entendre cela du tueur fait flipper la jeune femme, du coup elle hurle et Jonathan fait demi-tour pour écouter à son tour le message avant de lui dire d’appeler la police. Et en attendant les flics, il prend ses mains dans les siennes pour la réconforter. Mais j’pense qu’il a des mains magiques :

Amy leva les yeux vers lui et… il vit à son expression confuse qu’ils éprouvaient tous deux la même sensation : par le contact de leurs mains, un lien puissant venait de se tisser entre eux. C’était une pulsion qui dépassait la simple attirance charnelle, un désir intense de découvrir l’autre, de plonger dans un univers délicieux, merveilleux, dont ils auraient été les créateurs…

Ouais, j’aimerais bien avoir des mains avec des supers pouvoirs moi aussi. Trey, le policier, se pointe enfin pour prendre la déposition d’Amy. Il veut mettre une écoute téléphonique en place mais Jonathan sait que le loup-garou s’en rendra compte. Amy doit y réfléchir et, en attendant, Trey laisse un agent en faction devant la porte pour la nuit. Il conseille à Amy d’engager un garde du corps et propose Jonathan mais ce dernier refuse. Amy insiste et il se braque. Quand Trey part elle préfère donc s’excuser et se justifier.

C’est ma faute, dit-elle en souriant de nouveau. Je n’avais pas le droit d’insister comme je l’ai fait surtout en présence de votre ami. C’est sûrement parce que…

Son sourire s’accentua, creusant une adorable fossette à la commissure de ses lèvres.

...Je crois que j’ai un petit béguin pour vous. Pour le héros qui m’a sauvé la vie, si vous voyez ce que je veux dire. Mais ne vous en faites pas, je vais surmonter ça.

Bon, je dois avouer que je suis assez admirative de la franchise de l’héroïne, de sa prise de risque. Pour cette raison, j’ai tiqué quand Jonathan, sans pitié, rentre chez lui. Parce que je me suis demandé comment donc l’autrice pourrait finalement les coller ensemble. Vu qu’ils ont des mains magiques l’un pour l’autre, toussa toussa.

C’est d’ailleurs sur ce minuscule suspense que je vais te laisser ami-lecteur mais, promis, on se retrouve très vite pour répondre aux multiples questions qui se posent :

Pourquoi donc le tueur porte-il un masque de loup si c’est un vrai loup-garou ? Oui, pourquoi ?

Est-ce qu’après le chien qui se nomme Vaudou on va avoir un chat qui s’appelle Salem ?

Et surtout, surtout, est-ce que d’autres parties du corps de nos héros vont se révéler magiiiiique ?

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Commentaires
E
Oh bordel, merci pour ce culture pourrie j'ai hâte de savoir la suite !
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L
Le coup du vomi pour la rencontre, j'en pleure de rire ! Il me tarde de lire la suite ! <br /> <br /> Encore bravo pour ces billets qui me font toujours rire.
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