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Les Voraces
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29 octobre 2021

Le vendredi c'est Culture Pourrie 1/2 : coma paranormal, mafia sicilienne et greluche polonaise

Parmi les quelques fidèles que compte cet espace, je sais que certains apprécient particulièrement les Cultures Pourrie. Si je comprends cet engouement, nous ne publions jamais plus d’une fois par mois dans cette catégorie. La raison en est simple : c’est extrêmement chronophage. Ainsi pour un livre, il me faut d’abord le lire (logique) en prenant des notes et en relevant toutes les citations qui nourriront ma bafouille. Je dirais, à vu de nez 5 heures de concentration. Ensuite il me faut recopier mes notes et les citations, une heure de temps. Enfin la mise en forme et la pré-publication me prennent à peu près 1h/2h. Pour un seul Culture pourrie bouquin, il s’agit donc de 7 à 8 h de boulot ! En sachant que CulturoVoraces n’est qu’une activité – bénévole - dans une vie déjà bien remplie.

Si je te raconte tout ça ami-lecteur, ce n’est pas pour me plaindre, hein, c’est avant tout pour déplorer le manque de temps qui m’empêche de te bombarder de nanars livresques. Car oui, j’adore concocter ces billets.

Mais passons à la cible d’aujourd’hui. L’année dernier, au milieu de l’été 2020 pour être précise, nous avions publié une critique assassine d’un film, 365 dni. Et quand j’utilise le terme assassine, je n’exagère pas puisqu’il avait eu la pire note que nous avons donné ici : 0 / 20 ! Or cette infamie est l’adaptation d’un roman à succès polonais qui porte le même titre, 365 jours. Comment, dès lors, résister à l’appel d’un Culture pourrie aussi prometteur ? Impossible pour moi. Je me suis donc procuré le premier tome de la trilogie et me suis plongée dedans, munie comme toujours d’un carnet et d’un stylo.

Dni01

Sauf qu’au terme de ma lecture la seule prise de notes faisait cinq pages word. Et encore… En survolant une partie du livre. Comme je ne veux pas t’épuiser ami-lecteur, j’ai décidé, comme pour Passions captives, que ce sera un Culture pourrie en deux parties.

Dès les premières pages, nous rencontrons le jeune premier, Massimo. Il se trouve en voiture et consulte ses messages. Dont un de sa petite amie, Anna. Qui écrit :

Je suis mouillée et j’ai besoin d’une punition.

Bon… Ok… étant dans une Dark romance, genre souvent érotique, je n’ai pas été étonnée bien qu’une telle entrée en matière manque clairement de subtilité. Ensuite nous en apprenons un peu plus sur le passé de Massimo. Il y a longtemps, ce dernier a eu un accident et a été plongé dans le coma. À son réveil il se souvenait des visions qu’il avait eu pendant ce temps et qui mettait une belle inconnue en scène. Depuis, il est obsédé par cette femme :

Et je rêve d’une femme que j’ai encore jamais vue. Je l’ai rencontrée dans les visions que j’ai eues durant mon coma.

Note, ami-lecteur que nous entrons directement dans l’histoire et ce de manière assez brut. Pas de description, pas de préliminaires, pas de toile de fond. Donc pas d’atmosphère…

Massimo prend un avion privé dans lequel il baise la bouche de l’hôtesse – comme dans le film -. On nous explique aussi que Massimo est à la tête d’une famille de la mafia, les Torricelli. D’ailleurs, alors que lui et son frère, Domenico, atterrissent à l’aéroport de Catane en Sicile, ils parlent affaires et fusillades. Et c’est là qu’il la voit :

- C’est elle, je chuchote, la gorge nouée, tout en pointant du doigt le dos d’une fille qui s’éloigne de nous. C’est elle, cette fille. 

Domenico l’empêche de descendre de voiture et ils envoient des hommes trouver des informations sur elle. Trois secondes après on lui remet une enveloppe. C’est pas des mafieux, c’est des magiciens. Il passe 30 min à analyser les documents - à croire que ce sont les plans de la Zone 51 - et apprend qu’elle s’appelle Laura Biel. Il la veut, le plus vite possible. Quand Domenico demande comment il compte s’y prendre, on a le droit à un échange désopilant :

- Mais tu veux faire ça comment ?

Il me regarde comme si j’étais idiot, ce qui m’énerve.

- Tu vas aller à l’hôtel et tu vas lui raconter que quand tu étais dans le coma, tu a eu une vision d’elle…

Domenico se penche sur les papiers posés devant moi.

Oui, je pense, Laura Biel, tu vas m’appartenir.

- Je vais l’enlever, je déclare sans aucune hésitation. Envoie des hommes dans l’appartement de… (je cherche désespérément le nom de son mec sur les fiches) Martin. Qu’ils m’en disent plus à son sujet.

Note ami lecture, que nous sommes page 10. Oui, oui page 10 ! Et les préliminaires bordel ?! Pour se détendre de tout ce stress, Massimo fait venir sa copine, Anna. Qu’il baise. En pensant à Laura. Même qu’il se dit :

Il faut que Laura soit à moi, il faut que je la trouve, il faut que je possède son corps, moi seul.

 

Nous changeons de chapitre et de point de vu. C’est désormais Laura la narratrice. Cette dernière vient de quitter son travail :

Je suis restée dans le monde de l’hôtellerie bien trop longtemps et lorsque j’ai enfin obtenu le poste de directrice des ventes dont j’avais tant rêvé, j’ai tout quitté, car j’avais perdu le goût pour ce travail. Je n’aurais jamais pu imaginer qu’on pouvait avoir un burn-out à l’âge de vingt-neuf ans et, pourtant, c’est le cas.

Hum… Alors non Laura ceci n’est pas un burn-out, ce dernier étant un état où on ne se contente pas de ne pas avoir envie d’aller bosser mais où on souffre terriblement. C'est un caprice peut-être ?

En tout cas ça ne l’empêche pas de partir en Sicile avec son copain et un couple d’ami. Le copain, Martin, semble être un mec bien, un peu trop accro au boulot et à son ordi, mais un homme gentil et généreux. Si je résume : notre héroïne est une petite polonaise au chômage que son chéri, qu’elle trouve un peu ennuyeux, emmène en Italie pour son anniversaire.

Le soir de leur arrivée en Sicile, ils vont au restaurant. Là, Laura a l’impression d’être observée. Et elle croise un bel inconnu en allant aux toilettes… Mas ne serait-ce point Massimo ? - C'est là que je regerette les limites de l'écrit pour transmettre une tonne de sarcasme... -

Un grand et bel italien se tient devant moi. Est-ce que je le connais ? Son regard glacial me transperce. Je suis incapable de bouger lorsqu’il me fixe de ses yeux noirs. Quelque chose en lui me terrorise au point que je me sens enracinée dans le sol.

Ensuite elle retourne auprès de ses compagnons de voyage pour terminer la soirée.

Le lendemain matin, elle se prélasse au bord de la piscine en se plaignant de son mec qui la délaisse le jour de son anniversaire. Massimo se pointe et ils ont un très bref échange dans lequel Laura comprend qu’il connaît son âge et son prénom. La rencontre est rapide et quand elle retourne vers sa chaise longue elle se rend compte que quelqu’un a laissé un petit gâteau d’anniversaire et une bouteille de champagne. Flippant... Sauf que Laura ne flippe pas. Nan, voici ce qu’elle se dit :

La première chose qui me vient à l’esprit, c’est que c’est un pervers et un harceleur. Mais ce n’est pas du tout l’image qu’il renvoyait. Je dirais un bel italien qui essaie d’éviter les femmes tombant à ses pieds plutôt que de les poursuivre de ses assiduités.

Nous y voilà... Un mec beau et sexy ne peut pas être un pervers ou un harceleur ? Dommage qu’on ne puisse pas foutre une claque à un personnage de roman, j’aurais bien fait profiter Laura de cette possibilité. Tu me diras, ami-lecteur, au moins elle se questionne. Enfin… pendant quarante secondes puisque juste après elle laisse tomber le concept même de réfléchir :

Après tout, qu’est-ce que j’en ai à faire ? Je me dis en buvant ne gorgée. C’est sûrement une pure coïncidence, je me fais des idées.

Vu qu’elle est revenue à ce qui semble l’intéresser le plus dans la vie, son nombril, elle commence à vraiment être en rogne contre Martin. Car ce dernier ne s’occupe pas d’elle le jour de son anniversaire (enfin il l’a quand même emmenée en Italie et ils ont déjà fêté ça au restaurant la veille…). Quand son copain se points enfin, ils s’engueulent violemment. Et là elle fait quoi notre greluche ? Alors qu’elle est dans un pays étranger, un pays dont elle ne parle pas la langue ? Alors qu’un homme louche semble la suivre ? Ben elle se casse de l’hôtel, à pieds, la nuit, seule dans les rues d’une ville inconnue... Une conclusion s’impose : dans n’importe quel film d’horreur, même le plus débile du monde, Laura sera la première à crever. Point.

Comme tu l’as sans doute déjà deviné, ami-lecteur, Massimo en profite pour la faire enlever. Et Laura se réveille sans reconnaître où elle se trouve. Elle se sent mal, nauséeuse et a la migraine. Un homme entre dans la pièce où elle est enfermée et lui dit qu’elle peut se rafraîchir, que quelqu’un va venir tout lui expliquer. Je ne doute pas qu’il existe beaucoup de réactions possibles à une telle situation… Du moins je le suppose... Par contre je ne m’attendais certes pas à celle de Laura. Elle fait vaguement le tour de la pièce puis ouvre la seule porte qui ne soit pas verrouillée : oh, une salle de bain. Au lieu de vérifier si cette dernière est pourvue d’une fenêtre ou même de fouiller la chambre pour dégoter un moyen de se défendre, que fait Laura ? Attention citation :

Je me plante devant le miroir et m’examine. Je me trouve jolie. Particulièrement jolie en fait. Je suis bronzée et j’ai l’air reposée. Les cernes que j’avais sous les yeux ont disparus.

Tu as des cernes ami-lecteur ? Ben fais toi droguer et kidnapper, ça réglera ton problème !

Ensuite l’héroïne continue de tout faire pour gagner le trophée de la fille la plus irréfléchie de l’histoire des bouquins. Et des films. Et de la vie... Puisqu’elle se met à poil et prend une douche. Alors je ne sais pas toi, ami-lecteur mais perso si je me fais kidnapper et me retrouve enfermée quelque part, que je ne sais pas ce que veulent mes ravisseurs, ben je ne me mets pas nue. Nan… Voir même je reste mariner dans ma crasse le plus longtemps possible en espérant rebuter mes agresseurs potentiels.

Une fois que Laura est propre, on l’emmène auprès de Massimo. Un autre mec arrive pour parler à ce dernier, même qu’il l’appelle Don. Du coup elle comprend qu’il est de la mafia. Passons sur le fait que Don n’est pas un titre seulement réservé aux criminels et contentons-nous de nous interroger sur Laura. Trop cruche donc pour se rendre compte qu’elle est harcelée, trop bête pour tenter d’analyser la situation mais capable de comprendre en trois secondes que Massimo est un mafieux. Mouais…

Bref Massimo lui parle de son accident et de ses visions puis a lieu un échange digne d’une parodie :

- Toi aussi tu dois m’appartenir, Laura.

Là, je ne peux pas me contenir.

- Je n’appartiens à personne, je ne suis pas un objet. Tu ne peux pas me posséder juste comme ça. M’enlever est espérer que je sois à toi.

- Je sais, c’est pour ça que je te donne une chance de tomber amoureuse de moi et de rester à mes côtés parce que tu le veux, et pas contrainte et forcée.

Il lui explique qu’elle restera un an sa prisonnière, qu’elle a 365 jours pour tomber amoureuse de lui. Et afin de décourager tout tentative d’évasion, il menace ses proches :

La seule chose que je peux faire, c’est te donner un ultimatum : donne-moi un an, et ta famille sera en bonne santé et protégée.

Laura essaie vaguement de le tuer puis elle se retrouve de nouveau dans sa chambre. Là, elle pleure avant de s’endormir.

Comme je suis une sadique – mais pas autant que l’est l’auteure d’avoir créé le personnage de Laura -, nous allons sortir de la chambre et laisser notre héroïne dormir tranquille. Mais point d’inquiétude ami-lecteur, on se retrouve très très vite pour la suite de cette Culture pourrie !

 

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Commentaires
N
Il m'a laissé de marbre également cet acteur...<br /> <br /> En soit, je n'ai rien contre la Dark Romance, et chacun chacune a le droit d'avoir ses fantasmes, qu'ils soient moralement réprouvés ou non. <br /> <br /> <br /> <br /> Le problème, et c'était déjà le cas dans 50 Nuances (et l'oeuvre dont la fanfic est tirée) et tous les autres, dont le petit dernier dont il est question ici, c'est la romantisation de la violences physiques, psychologiques et sexuelles à l'encontre des femmes. Femmes qui tombent amoureuses de ces hommes, sans qu'aucune critique sur la dangerosité de ces hommes ne soit faite, à part pour appuyer leur dangereuse virilité (beurk)<br /> <br /> <br /> <br /> Bon j'enfonce des portes ouvertes et en plus je m'égare, parce qu'au final, je me demandais pourquoi ça marchait, parce qu'on peut dire ce que l'on veut sur le scénario, mais il y a aussi la qualité, et au vue de la qualité des phrases que tu cites, l'écriture a l'air tellement pauvre !
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N
Merci pour cet article, le temps et l'énergie que vous mettez dans cette chronique est dûment apprécié ^^ mais je me pose quand même la question : qu'est ce que les gens qui ont aimés ce livre/film ont aimé au juste ???
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E
Bien que tu me l'aie déjà lu, je n'ai pas résisté à la tentation ! Merci d'avoir souffert pour nous offrir ce culture pourrie de qualité.
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L
Encore une fiche géniale ! Oui, je fais partie des fans de "culture pourrie" ! Vivement la suite, même si je comprends très bien à quel point c'est chronophage !<br /> <br /> Bon week-end !
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