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Les Voraces
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5 novembre 2021

Le vendredi c'est Culture Pourrie 2/2 : culture du viol, pole dance et maladie cardiaque

Décidément les Cultures pourries en deux parties se suivent et ne se ressemblent pas. Après l’affreux Passions captives, c’est 365 jours que nous retrouvons scindé. Oui, oui, le bouquin polonais que l’on peut retrouver en tête de gondole dans bien des hypermarchés. Aujourd’hui nous nous retrouvons donc pour le second article consacré à ce premier opus d’une trilogie dite Dark romance. Si tu n’as pas encore eu l’occasion de lire la première partie (lien), ami-lecteur, je t’encourage vivement à la découvrir avant de continuer ici.

Dni01

Tu te souviens ami-lecteur ? Nous avions laissé Laura endormie après son entrevue avec Massimo qui lui avait expliqué qu’il lui laissait un an pour tomber amoureuse de lui et que sa coopération était LA condition pour que ses proches restent en sécurité. Oui, oui, un homme charmant…

Nous voici le lendemain. Elle sort de la maison et, dans une allée de la propriété, elle voit Massimo debout face à un inconnu, ce dernier étant à genoux. Le héros gueule sur ce mec avant de lui tirer une balle dans la tête. Laura crie – et pas comme elle aimerait – puis tombe dans les pommes. Car Laura a des problèmes au cœur. L’organe hein, pas le symbole romantique présent dans les Harlequin. Bon on ne sait pas trop quelle est sa pathologie mais on lui donne des cachets parce que dès qu’elle a une émotion, boum elle s’évanouit. N’empêche que je me suis vaguement interrogée sur la question durant ma torture lecture. Laura n’a de crise que quand elle est bouleversée ou effrayée. Jamais quand elle transpire dans un lit. Étrange…

Une fois réveillée, Laura se rend compte qu’on l’a déshabillée et, comme d’habitude, au moment où elle imagine que c’est Massimo qui l’a changée, ses réflexions sont… Hum... comment dire ? Surprenantes...

Si c’est le cas, ça veut dire qu’il m’a déshabillée, et donc vue toute nue. Je n’aime pas beaucoup ça, même si Massimo est un très bel homme.

Qui lui dit qu’on voit pas le rapport ?

Un peu après, Massimo la rejoint et la rassure, ce n’est pas lui qui s’est occupé de lui changer de tenue. Il en profite quand même pour la tripoter un peu. Pourtant il lui avait dit qu’il ne la toucherait pas sans son consentement… Mais bon c’est pas comme si c’était un mec stable hein… Quant à Laura, elle se rebelle mais juste un peu. Puis, enfin seule, elle en profite pour visiter sa chambre et l’héroïne se révèle aussi vide qu’un trou noir :

Les étagères à chaussures sont tristement vides, ce qui donne vraiment envie de faire du shopping, et les dizaines de tiroirs sont recouverts de soie.

Bon ben chacun ses priorités…

Massimo doit bien l’avoir cernée la donzelle puisque peu après il l’emmène faire les magasins. Pendant que j’y pense, je prends une seconde pour me plaindre du style d’écriture de 365 jours. Massimo est mentionné de deux façons : par son prénom ou avec la périphrase la plus pourrie de l’histoire de la romance, «l’homme en noir ». Formule qui revient toutes les deux lignes – et me fait ricaner à tous les coups -.

Revenons à Laura qui fait les magasins en compagnie de son ravisseur. Que des boutiques de luxe, ça va de soit. Au lieu de se rebiffer parce qu’il la traite comme une poupée, elle se lamente. Parce qu’elle est sa prisonnière ? Parce qu’elle a peur qu’il la viole ? Bien sûr que non ! Elle grogne parce qu’il n’est pas concentré sur elle et passe son temps au téléphone :

Ce ne colle pas avec mon fantasme d’être dans Pretty Woman, où je me montrerais dans des tenues toutes plus sexy les unes que les autres et lui jouerait mon plus grand fan.

Mais… Mais… Clairement, l’héroïne est une connasse.

Après une pause pour pleurer, j’ai repris ma lecture des aventures rocambolesques et sexistes de Laura... Cette dernière est de retour dans sa chambre, la pièce étant pleine de sacs dans lesquels se trouvent les fringues achetées par Massimo. Et là, notre cruche en chef, qui est prisonnière depuis cinq jours, décide qu’elle n’a pas le choix :

Lentement, je réalise que si je n’accepte pas ma nouvelle situation et ma nouvelle vie, je vais mourir d’épuisement.

C’est alors que je comprends qu’il n’y a rien à combattre, rien à fuir. Il n’y a plus rien pour moi à Varsovie. Je ne perds rien, car tout ce que j’avais a disparu. La seule chose que je peux faire est de laisser cette aventure se dérouler. Il est temps d’accepter la situation, Laura, me dis-je en me relevant.

Voilà, seulement cinq jours sont passés depuis son enlèvement mais les sacs de vêtements de luxe la rendent si heureuse qu’elle décide d’accepter la situation. Mais bien sûr…

Ensuite Laura et Massimo continuent leurs petits jeux de « je te provoque/je te désire ». Notons que les hommes, dans l’univers dépeint par madame Lipinska, sont des sauvages incapables de réfréner leurs pulsions – oui, oui l’argument utilisé dans la culture du viol -, d’ailleurs Massimo ne le cache pas :

 

Est-ce que tu te rends compte que si tu continues à me provoquer, je pourrais être incapable de me contrôler ?

Ajoutons toutefois que les femmes, du moins Laura, ne sont pas en reste question difficultés à gérer leur libido. Il suffit que Massimo lui dise des trucs cochons et la donzelle est tout émoustillée. Du coup on comprend ici que les femmes sont des cruches seulement sensibles à deux choses : le fric et une grosse queue autoritaire. Tu as des doutes ami-lecteur ? Il suffit de citer Laura quand son kidnappeur souligne qu’elle semble se sentir bien dans sa prison dorée :

Il a raison, je ne me sens pas étrangère, j’ai l’impression d’avoir toujours vécu ici. D’ailleurs, quelle fille ne rêverait pas de se retrouver dans une luxueuse villa avec du personnel et tout ce dont elle a envie ?

Contre sa liberté ? Je reviens, je vais prendre rendez-vous chez un thérapeute

Après tout ça, Massimo et Laura s’embrassent. Elle le désire comme une folle – ben oui il lui a offert des trucs Prada -. Elle l’arrête quand même quand il veut aller plus loin. En fait depuis son enlèvement, la jeune femme passe son temps à faire trois choses : se faire belle, dormir et mouiller pour son kidnappeur.

Plus tard, Laura se réveille aux côtés de Massimo. Quand elle va sous la douche, il se pointe et lui demande s’il peut la rejoindre. Elle accepte, soit disant parce qu’elle a peur qu’il s’énerve si elle refuse. Effectivement cette crainte pourrait expliquer son acquiescement sauf qu’après, elle raconte :

Je ne peux rien changer au fait qu’il est déjà dans la salle de bain et qu’il m’a vue toute nue. La seule chose dont je puisse profiter, c’est de le voir dévêtu à mon tour.

Je le rappelle, Laura mouille à la moindre phrase de Massimo et semble incapable de réfléchir à la vue d’un gros zizi. Ils se chauffent donc mutuellement et Laura est bien consciente de son manque de contrôle :

Je sais qu’il faut que je m’arrête tout de suite. Si je ne le fais pas, je ne pourrai plus me contrôler et je ferai quelque chose que je vais regretter plus tard.

Je tourne sur moi-même et me précipite dehors.

Là je me suis dit que cette histoire me gavait et que sans action j’allais avoir du mal à continuer ma lecture. Heureusement on apprend qu’un voyage va avoir lieu, quelques jours à Naples, Rome et Venise. Domenico, le demi-frère assez sympa de Massimo, l’aide à faire ses valises. Puis il lui annonce que ses affaires, celles qui étaient à Varsovie, viennent d’arriver et Laura se précipite dessus. Pour récupérer des photos de famille ? Nan… Pour trouver un moyen de sortir de là ? Nan… Pour retrouver son…. sextoy. - Tu imagines ma détresse, ami-lecteur ?-. Jouet qu’elle s’empresse d’utiliser. Elle demande ensuite à voir Massimo et quand il la provoque en expliquant qu’il a dû se contenter tout seul, elle surenchérit : moi aussi. Putain Laura… Je crois que je n’ai jamais autant détesté une héroïne de romance.

Il la tripote et elle semble ravie. Du coup il lui offre une montre à 50 000 euros. Quand elle proteste un peu, il se justifie :

 

Tu as été très isolée ces derniers jours. J’ai conscience que je t’ai beaucoup pris, mais tu vas commencer à tout récupérer maintenant, déclare Massimo en mettant la montre à mon poignet.

Donc le mec lui a pris son couple, sa liberté, ses rêves alors il lui fait des cadeaux super onéreux… Tu parles d’une compensation…

Le « couple » va ensuite prendre l’avion. Sauf que Laura en a la phobie et qu’il s’agit ici d’un tout petit appareil, ce qui exacerbe sa peur. Elle fait une énorme crise et Massimo la force physiquement à monter. Il l’immobilise, l’embrasse et Laura lui mord la langue. Ce qui le met en colère :

Maintenant, tu vas choisir ta punition, Laura. Je t’ai prévenue de ne pas faire de scène. Tends les bras.

Il l’attache et l’informe des choix qu’elle a :

Choisis maintenant : soit tu me suces, soit c’est moi qui te baise avec ma langue.

Elle a peur et on la comprend :

Je ne veux pas lui montrer que j’ai peur, ça ne ferait que l’exciter.

Même si elle choisit la première solution, Massimo lui impose un cunni et la fait jouir deux fois. Après cette agression, l’autrice n’évoque pas un instant l’impact psychologique sur Laura. Ben oui, je suis bête, Massimo est sexy. - On demande des sacs à vomi ici -. Et tu veux savoir la meilleure ami-lecteur ? Après ça Laura n’a plus peur de l’avion.

Une fois à l’hôtel, il tente de l’allumer. Enfin à la Massimo : il se masturbe devant elle qui l’envoie bouler alors, encore une fois, il l’attache et envoie chercher une fille. Comme dans le film... La scène aurait pu avoir du sens s’il avait donné du plaisir à cette femme, mais non… Il lui « baise » la bouche avec brutalité. Ce qui, visiblement, excite Laura. Quand il sort, elle est frustrée et en colère, mais toujours moins que moi contre ce bouquin… En apprenant qu’ils sortent ce soir, elle décide de se venger en… s’habillant le plus vulgairement possible. Je reprends donc : les femmes sont des créatures vénales, qui mouillent à la moindre occasion et dont les seules armes sont l’apparence. Argh...

Le club dans lequel Domenico emmène Laura – Massimo devant les rejoindre après – s’appelle Le Nostro, je ne vais pas te mentir ami-lecteur, j’ai ricané. Quand Massimo arrive, il l’engueule en voyant sa tenue. Pour le provoquer encore plus, Laura fait du pole dance. Très subtile, vraiment… Lorsqu’elle cesse, un homme la coince pour la tripoter. Massimo, fou de rage, tire dans la main du pervers et Laura, toujours aussi censée, se bourre la gueule. Une fois rentrée, elle fait des avances à Massimo qui la repousse sous prétexte qu’elle est saoule – aucune cohérence ce mec… il la kidnappe, l’agresse, mais il refuse de céder sous prétexte qu’elle n’est pas totalement lucide... Du coup, pour la cinquantième fois depuis le début, il l’attache et se casse.

Pendant trois jours, Laura ne voit pas Massimo. Finalement Domenico lui annonce qu’ils doivent quitter Rome. Hop Laura se retrouve sur un bateau. Une fois de plus, elle se bourre la gueule et quand arrive Massimo ils se disputent et elle part en trombe. Dans sa précipitation elle tombe à l’eau. Là, j’en suis venue à me demander si cette histoire était sérieuse… Peut-être que c’est une parodie... Elle reprendra connaissance un peu après… Massimo et elle font alors trempette dans le jacuzzi, ils s’embrassent puis elle avoue :

Tu m’as manqué, je chuchote en quittant sa bouche.

Ils baisent mais quand elle se rend compte qu’il a joui en elle sans protection elle se met en colère car il sait qu’elle ne prend pas la pilule. Là, il lui fait toucher une petite grosseur dans son bras : Massimo lui a fait mettre un implant quand elle était inconsciente. J’imagine que tu es choqué ? Sans doute plus que Laura, même si elle le frappe un peu avant de passer l'éponge...

Quelques temps après Laura fait de la plongée. Puis Laura se fait belle pour un gala. À quand Laura lit un livre ou, mieux, Laura ferme sa gueule ? À la soirée, Massimo et elle croisent Anna, l’ex du jeune homme. L’italienne se montre sans pitié en se présentant ainsi à la jeune femme :

Anna, le premier et véritable amour de Massimo.

Bien entendu Laura demande quelques explications et le héros lui certifie qu’Anna ne compte pas du tout pour lui. Même qu’il dit je t’aime à Laura. Du coup cette fois ils « font l’amour », c’est bien souligné dans le bouquin. Genre tu baises à la sauvage quand les sentiments n’entrent pas en compte puis, une fois amoureux, tu ne peux que « faire l’amour », c’est à dire avec une tonne de tendresse, de lenteur et de métaphores et d'ennui. On comprend que Massimo est tout bouleversifié quand il annonce à la jeune femme qu’il lui rend sa liberté. En entendant cela, elle ne peut s’empêcher de lui faire un grand sourire et son kidnappeur quitte les lieux. Là tu te dis peut-être, ami-lecteur, qu’elle va rentrer à Varsovie ? Ben nan, elle décide de retourner en Sicile avec Domenico pour attendre Massimo. Sauf qu’elle n’a aucune nouvelle de lui alors elle réserve une place dans un avion en partance pour Varsovie. Juste à ce moment-là, tadam, elle entend à la télé que Massimo s’est fait tiré dessus. Je t’épargne tout de suite le moindre suspens, ami-lecteur, il n’est pas mort – l’existence de deux autres tomes nous avait un tantinet mis sur la voie -. Laura est inquiète mais Domenico lui dit qu’elle ne peut pas le voir et que, pour sa sécurité, elle doit prendre l’avion pour la Pologne, comme pévu.

À ce point là de l’histoire, je n’en pouvais plus. Du coup je vais résumer à l’extrême la suite de cette chose…

Laura est donc à Varsovie où elle revoit une amie proche, Olga. Elles font toutes les deux la fête et Laura se coupe les cheveux et se teint en blonde. Ouais, c’est tellement pas palpitant… Note toutefois qu’elle vit dans un chouette appartement et conduit une voiture de luxe financés par Massimo.

Finalement elle recroise son ancien compagnon, Martin, et accepte d’entendre ce qu’il a dire, ensuite elle lui annoncer qu’elle ne veut plus de lui. Quand il la raccompagne chez elle, il tente de rentrer de force et, badaboum, Massimo se pointe pour le mettre dehors. Laura l’empêche quand même de tuer l’ex puis ils discutent. Il lui annonce qu’en fait elle n’a pas d’implant, c’est un traceur. Hors d’elle, Laura va acheter un test de grossesse mais il est négatif. Vu qu’elle échappe à une grossesse, elle lui pardonne d’avoir essayé de la retenir en la mettant enceinte. Tu comprends pourquoi je n’en pouvais vraiment plus ?

Finalement il la demande en mariage et elle accepte. Ils doivent se marier très vite et une fois rentrée en Sicile avec son fiancé, Laura fait venir Olga pour l’aider. En fait elle a appris qu’elle était bien enceinte et a besoin d’en parler à une amie puisqu’elle ne l’a pas annoncé à Massimo. Au lieu de cela elle prépare la cérémonie avec sa copine. Lors d’une de leurs sorties, on essaie de les tuer. Elles en réchappent et Massimo rentre en urgence. Quand il arrive il est tout paniqué et dit à Laura qu’eux d’eux ce n’est pas possible, qu’elle mérite d’être en sécurité. Le bouquin se termine sur Laura qui lui crie dessus :

Mais putain, je n’y crois pas ! je me mets hurler en courant vers lui. C’est maintenant que tu penses à tout ça ? Après trois mois, une demande en mariage et après m’avoir fait un enfant ?

Voilà. Tout ça pour ça... J’aurais pu résumer ça en trois secondes : un mafieux cinglé kidnappe une donzelle superficielle qui, malgré le fait qu’il la brutalise, la menace, la manipule, tombe amoureuse de lui. Du coup elle accepte de l’épouser et, alors qu’elle prépare les noces, apprend qu'elle est enceinte. Nouvelle qu’elle annonce à son fiancé lorsqu’on vient d’essayer de la tuer et que le jeune homme remet leur relation en question.

Franchement… je sais bien que l’histoire ne fait pas tout, du moins que le synopsis d’un récit ne peut pas donner d’indication sur la qualité d’un roman. Mais sincèrement, ce genre de romance est forcément compliqué à écrire. Sans personnages riches et complexes, sans enjeux, sans arc dramatique, sans évolution des héros, point de salut possible. Et voilà comment une dark romance polonaise devient si mauvaise qu’il ne pouvait que faire une cible de choix pour un Culture pourrie.

Comme tu l’as compris, ami-lecteur, cet ouvrage n’est que le premier tome d’une trilogie sur Laura. Et parce que je ne peux clairement pas m’arrêter là, sache que j’ai déjà en ma possession la suite de cette infamie. Au secours…

 

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Commentaires
L
On me souffle dans l'oreillette que les sacs à vomi sont arrivés !!! 😂😂😂
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S
"Mais… Mais… Clairement, l’héroïne est une connasse.<br /> <br /> Après une pause pour pleurer, j’ai repris ma lecture des aventures rocambolesques et sexistes de Laura" hahaha j'ai beaucoup ri en lisant cette chronique très bien écrite ; j'ai hâte d'avoir le retour sur le deuxième volume de cette infamie. Merci !!!
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