Les coups de cœur d'Eerylin - Big Eden
Pays : USA
Date : 2001 - 119 mn
Réalisation : Jen Chaiken
Scénariste : Tom Bezucha
Avec : Eric Schweig - Arye Gross
Synopsis : Un artiste new-yorkais retourne dans la petite ville de son enfance, Big Eden, pour s'occuper de son grand-père malade. Il y retrouve les gens qu’il a toujours connus et surtout Dean, son meilleur ami dont il a toujours été amoureux, en vain. Aidé par sa famille et ses amis, Henri va prendre sa vie en main et découvrir que quelqu'un d’autre est là tout près, qui peut lui offrir une deuxième chance de bonheur.
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En cette période trouble où une théorie nous pousse à nous interroger sur ce qui fait notre identité, où le mariage pour tous est un tel dilemme, je vais vous demander de fermer les yeux... Imaginez un endroit où on admettrait toutes les différences, où il n’y aurait aucun jugement, aucun regards malveillants, où l’inclinaison de chacun n’aurait pas impact ou d'importance et vous vous retrouverez à Big Eden. Nichée dans le Montana, cette petite ville utopique accepte chacun pour ce qu’il est, indépendamment de son orientation sexuelle, de son âge ou de sa couleur de peau. Dans cet havre de paix, pas de canon de la beauté ou de la jeunesse, mais des gens qui nous ressemblent, qui cherchent la personne qui manque à leur cœur et un endroit auquel appartenir.
Henry préfère les hommes ? Qu'à cela ne tienne, la veuve acharnée qui lui proposait sans succès des jeunes filles à marier râle (à l'idée du temps qu'elle a perdu) puis tourne casaque pour lui présenter les plus beaux célibataires du coin.
L’amoureux secret de Henry, Pike l’épicier du coin, est amérindien ? Peu importe. Non seulement son origine ne l’exclut pas, mais il bénéficie d’une amitié et d’un soutien sans faille de toute la communauté dans son projet de faciliter, en secret, la vie de celui qu’il aime. Le complot de chacun pour l’aider, est d’ailleurs à la fois savoureux (à double titre) et adorable. L'appartenance de Pike à une autre culture en fait même une personne qui peut ouvrir la vision d'Henri, lui offrir une richesse à laquelle il ne s'attendait pas. Éric Schweig (Le dernier des Mohicans 1992) incarne à la perfection, par son charisme et son talent, ce personnage à la timidité maladive, il nous transmet la générosité de Pike, sa douceur et son trouble total face à son amour de toujours. Oui, oui, je l’admets, Henri n'est pas le seul à avoir craqué pour lui ^^
Alors bien sûr, si on cherche le verre à moitié vide, on peut reprocher à ce film un idéalisme à tous crins, tout à fait irréaliste. On peut aussi penser qu’il est idiot de s’attacher à ce conte de fées qui fait l’impasse sur les violences, l’humiliation, l’exclusion sociale et tant d'autres choses qu’engendre souvent la différence. Pour ma part, j’ai envie de profiter de cet espace de tendresse, de rêve, de bonheur, pour respirer et croire en un futur qui pourrait ressembler, ne serait-ce qu’un peu, à la vision que nous offre Tom Bezucha... pas vous ?