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Les Voraces
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18 janvier 2024

Challenge questions de genres 14 — En finir avec la Culture du Viol — Noémie Renard

En finir avec la Culture du viol

 

Les livres se suivent, mais, depuis Les Couilles sur la Table, ce sont les petites déconvenues qui s’enchaînent… Rien de dramatique sans doute, je commençais néanmoins à craindre de m’être un peu lassée du sujet, ou, du moins, d’avoir déjà découvert les ouvrages récents qui m’interpellaient le plus. Un livre, pourtant, m’avait intéressée dès le début de ce challenge thématique. Un essai qui a beaucoup fait parler de lui dans les médias féministes…

 

Édition : Les petits Matins

Parution : 8 mars 2018 pour la présente édition (augmentée)

Genre : Essai, sociologie

 

Peut-être, ami-lecteur, te demanderas-tu pourquoi j’ai tant tardé à me plonger enfin dans l’essai de madame Renard… La raison en est simple : j’avais déjà eu l’occasion d’aborder la thématique de la culture du viol avec Une Culture du viol à la Française  et cette lecture avait été émotionnellement difficile. Bien que le sujet me passionne tout autant, je redoutais d’être, cette fois encore, perturbée…

En France, chaque année, entre 60 000 et 100 000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol. Environ 16 % des Françaises ont subi une telle agression au cours de leur vie. Et les viols ne représentent que la partie émergée d’un iceberg : celui des violences sexuelles. Chaque jour, que ce soit à la maison, au travail ou dans la rue, des femmes sont agressées sexuellement ou harcelées. Ces violences ont des conséquences graves : elles minent la confiance et limitent la liberté par la peur qu’elles instaurent. Elles constituent une atteinte aux droits et à la dignité des personnes et consolident la domination masculine.
Ces violences sexuelles n’apparaissent pas spontanément. Elles ne font pas non plus partie de la « nature humaine » ou de la « nature masculine ». Elles ont des causes sociales – impunité des agresseurs, idées reçues sur la sexualité – et ne sont donc pas une fatalité. C’est pourquoi il est important d’identifier les éléments culturels qui servent de justifications et de terreau à ces actes, afin de proposer des pistes qui permettront d’y mettre fin.

Nourri de notions nord-américaines développées depuis 40 ans et enfin rendues accessibles en France au grand public, s’appuyant sur nombre de situations concrètes, ce livre s’adresse à toutes celles et à tous ceux qui se sentent concernés par l’ampleur du problème et refusent que notre société se résigne à cette situation.

Les critiques les plus simples à produire, étrangement, sont celles des pires déceptions… Ensuite viennent les expériences bof-bof, tu sais, ami-lecteur, ces bouquins plus vite oubliés que lus et pour lesquels on peut avancer autant d’arguments négatifs que l’inverse. Tu l’auras peut-être déjà compris, les chroniques qui me donnent le plus de mal sont celles concernant les ouvrages les mieux notés. Et, oui, c’est le cas ici…

Avant toute chose, je tiens à préciser que cette édition bénéficie d’une préface de Michelle Perrot, l’historienne dont il a été question dans le dernier billet de ce challenge… Rigolo. Mais passons à ce qui nous préoccupe aujourd’hui…

En finir avec la Culture du viol possède toutes les qualités que j’apprécie dans un essai : clarté du propos, argumentaire à la fois accessible et solide, chiffres et faits sourcés. Non seulement madame Renard parvient à nous exposer les mécanismes de cette culture mortifère, mais elle avance aussi quelques pistes intéressantes sur les réformes à effectuer pour améliorer la prévention des violences sexuelles, la prise en charge des victimes ou celle des auteurs. Un livre indispensable !

Note globale : 19/20

 

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