Challenge questions de genre 13 — Les Femmes ou les silences de l’histoire — Michelle Perrot

Avec ma petite baisse de motivation quant aux essais autour du féminisme et du genre, évoquée dans mon dernier article, j’ai pensé que varier un peu mon approche serait une bonne idée. Et si je me plongeais dans l’histoire des femmes ? Plutôt, si j’essayais de comprendre pourquoi l’on connaît si peu et si mal cette dernière… Et comme je préfère me pencher sur le travail de sommités, j’ai choisi de découvrir un ouvrage de madame Perrot, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris-Diderot.

Édition : Flammarion

Collection : Champs histoire

Parution : janvier 2020 pour la présente édition

Genre : Essai, histoire du XXe siècle

Tu me connais ami-lecteur, je suis parfois un peu trop impatiente. Ainsi pour Les Femmes ou les silences de l’histoire, je me suis contentée de lorgner sur la couverture sans prendre la peine de lire avec attention sa quatrième. Il va sans dire que je me suis aussi épargné tout commentaire et toute critique…

Les femmes font aujourd’hui du bruit ? C’est en regard du silence dans lequel les a tenues la société pendant des siècles. Silence des exploits guerriers ou techniques, silence des livres et des images, silence surtout du récit historique qu’interroge justement l’historienne. Car derrière les murs des couvents ou des maisons bourgeoises, dans l’intimité de leurs journaux ou dans leurs confidences distraites, dans les murmures de l’atelier ou du marché, dans les interstices d’un espace public peu à peu investi, les femmes ont agi, vécu, souffert et travaillé à changer leurs destinées. Qui mieux que Michelle Perrot pouvait nous le montrer ? Historienne des grèves ouvrières, du monde du travail et des prisons, Michelle Perrot s’est attachée très tôt à l’histoire des femmes. Elle les a suivies au long du XIXe et du XXe siècles, traquant les silences de l’histoire et les moments où ils se dissipaient. Ce sont quelques-unes de ces étapes que nous restitue ce livre.

Non seulement cet avis va se révéler assez court, mais, surtout, il va sans doute être complètement inutile. Et pourtant j’ai effectivement lu l’essai de Michelle Perrot. Même que j’ai pris une flopée de notes… Alors quoi ? Alors je ne m’attendais pas à cela. Il s’agit ici d’une histoire des femmes au XIXe siècle. Oui, je sais, il m’aurait suffi d’un peu de recherche pour le savoir, et sans avoir à lire les 600 pages. C’est le moment, ami-lecteur, où je vais avouer que cette période de notre histoire ne me passionne pas particulièrement. Par conséquent, j’ai appris beaucoup de choses, et même réappris d’autres, puisqu’il m’a fallu faire quelques recherches quand mon inculture m’empêchait de comprendre madame Perrot. À cause de cela, il m’aura fallu du temps, beaucoup de temps, pour venir à bout des Femmes ou le silence de l’histoire. Surtout que l’ouvrage réunit des articles et que les répétitions ne nous sont pas toujours épargnées. Bref, je me suis tour à tour ennuyée et passionnée.

Si cette lecture s’est révélée intéressante, érudite et sourcée, elle sort toutefois de ma trajectoire concernant les questions de genre. Une lecture plus historique que féministe…

Note globale : 13/20