L’autre Mlle Bridgerton – La Chronique des Rokesby 03 – Julia Quinn

Édition : J'ai lu

Collection : Aventures et Passions

Parution : Juin 2022 pour la présente édition

Genre : Romance froufroutante

Tu t’étonneras peut-être, ami-lecteur, alors que le premier tome des Rokesby puis le deuxième s’étaient révélés des divertissements sympathiques mais sans éclat, que je décide si rapidement de me jeter dans la suite… Sincèrement après des lectures plus sérieuses, j’ai pensé que c’était une bonne idée. Quoi de mieux que de la romance froufroutante, même passable, pour se changer les idées ? Surtout que L’autre Mlle Bridgerton concerne un personnage que j’avais apprécié dans les premiers volumes : Andrew, alors officier dans la marine.

Officiellement corsaire, Andrew Rokesby travaille en réalité pour la Couronne britannique. Quand ses hommes, partis récupérer du matériel dans une grotte, reviennent avec une jeune femme qu'ils ont enlevée après l'avoir surprise dans leur cachette, Andrew n'a pas le choix : il prend la mer avec la jolie fouineuse à son bord. La mission avant tout, cap sur le Portugal ! Sauf que cette chipie de Poppy Bridgerton s'ingénie à le faire tourner en bourrique. L'idée de devoir la supporter deux semaines lui paraît intolérable. Et, pourtant, au fil des jours son exaspération se mue en amusement, en tendresse et bien vite en passion.

Je l’ai écrit dans mes deux premières critiques consacrées à cette saga : Julia Quinn a surtout du talent quand il s’agit de dépeindre le quotidien de ses personnages. Quand on assiste aux échanges au sein d’une fratrie, par exemple, elle excelle. Or Les Rokesby s’éloigne de la trame des Bridgerton, particulièrement dans Un petit Mensonge, où l’héroïne s’invente un mariage… Et ce deuxième tome, bien que courageux, manquait un peu sa cible. Pour le coup, L’autre Mlle Bridgerton nous offre une situation toute aussi improbable, avec un enlèvement. Et pourtant… Et pourtant j’ai trouvé que madame Quinn parvenait à allier le meilleur des deux genres de romances froufroutantes. D’un côté les péripéties donnent un rythme plus dansant au récit, plus enlevé, de l’autre la relation entre Andrew et Poppy, ainsi que leurs joutes verbales, est à la hauteur de ce que j’aime chez l’autrice. Enfin, et surtout, la manière dont la situation se dénoue n’a rien d’illogique et le quotidien, la banalité, y ont toute leur place. Pour la première fois dans cette saga, Julia Quinn parvient à lier tous ces ingrédients sans fausse note. C’est frais, c’est amusant, c’est pétillant.

Il est vrai que certains lecteurs et lectrices de romance froufroutante cherchent des récits plus graves, plus émouvants, plus touchants. J’aime cela aussi, je ne vais pas le nier. Sauf qu’une histoire d’amour rigolote et sans prétention, ça a non seulement beaucoup de charme mais c’est aussi parfois diablement difficile à dénicher. Bref, il ne me reste plus qu’à croiser les doigts pour que la quatrième opus des Rokesby, et le dernier, soit à la hauteur…

Note Globale : 14 / 20