Feydeau

J'adore sa moustache...

 

Création de la pièce : 9 janvier 1894

Classement : Théâtre, vaudeville

 

Si j'ai eu l'occasion de voir plusieurs fois du Feydeau sur scène -et d'apprécier-, je ne l'avais lu qu'une fois -Le Dindon-, à l'époque lointaine du collège. De cette lecture, je garde pour seul souvenir l'idée qu'un vaudeville ne se lit pas. Hélas, je ne vais plus au théâtre depuis longtemps, trop happée que je suis par le quotidien, alors j'ai eu envie de retenter l'expérience et de me plonger dans un texte de monsieur Feydeau.

La veille de son mariage avec la jolie Viviane, Fernand de Bois d'Enghien tente sans succès de rompre avec sa maîtresse, la chanteuse de music-hall Lucette Gautier.

Mais la future belle-mère de Bois d'Enghien, la baronne Duverger, invite la jeune femme à chanter lors de la cérémonie. Lucette accepte sans savoir que le futur marié n'est autre que son amoureux... Pour compliquer le tout, débarquent à l'improviste un clerc de notaire "par profession, littérateur par vocation", un général sud-américain bien décidé à "touer" ses rivaux, un homme du monde à l'haleine discutable, un ancien amant entretenu et quelques pique-assiettes.

Quelle bonne surprise ! Bien entendu, j'aurais préféré revoir cette pièce sur scène mais je ne pensais pas prendre un tel plaisir à la lire. C'est léger, drôle, rythmé, les répliques sont géniales. Plus sérieusement j'ai été vraiment impressionnée par le texte brute de monsieur Feydeau. La lecture permet de savourer son savoir-faire. La précision d'horloger de l'auteur transparaît aussi bien dans les répliques que dans les indications scéniques -très très nombreuses. Un bon vaudeville a quelque chose des mathématiques. Le rythme ne doit jamais retomber, tout doit s'enchaîner avec minutie car le comique de situation ne se prête pas à « l'à-peu-près ». On retrouve cette précision chez tous les grands auteurs du genre et bien entendu chez Feydeau.

La lecture d'Un Fil à la patte a été une bouffée d'oxygène et je sais déjà que je replongerai avec grand plaisir dans ce monde des portes qui claques, des quiproquos, et des amants cachés dans les armoires.

Il faudra que je tente la dernière adaptation au cinéma, celle de 2004, de Deville.

 

NOTE GLOBALE : 15 / 20