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Les Voraces
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14 février 2013

Romance Pourrie en crinoline : mœurs étranges, planche ouija et appartements secrets.

désirs interdits

Il y a quelques temps, j'ai voulu me détendre en lisant un roman de la collection Passion Intense. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant une « histoire d'amour » glauque saupoudrée de mystère ! C'est donc en compagnie d'un sac à vomi et de Gaviscon que je continuais ma lecture rien que pour toi, ami lecteur.

L'histoire se passe à Londres, en 1885. Trevor, comte de Skene -moi ça me fait penser au crapaud de Neville dans Harry Potter, mais bon- fulmine après avoir reçu une lettre de la veuve de son père, lui annonçant sa venue imminente. Que je replace un peu le contexte : les parents de notre héros sont partis en Inde il y a plusieurs années. Sa mère s'y serait suicidée en se noyant, son père aurait épousé une autre femme un an plus tard, et il serait alors décédé à son tour. Un peu vie de merde, quand même. Donc Trevor n'est pas content de recevoir sa belle-mère, car il s'imagine qu'elle vient réclamer de l'argent et des terres et notre ténébreux héros n'est visiblement pas partageur.

Sur ce, la belle-mère arrive, accompagnée de sa jeune sœur. Trevor découvre alors que non seulement, elle a environ le même âge que lui, mais qu'en plus elle est canon. Pas ravi mais bien élevé, notre héros l’accueille dans sa maison. Diandra -la belle-mère- sent qu'elle n'est pas la bienvenue. Elle envoie donc sa sœur se changer pour le dîner et ses serviteurs installer leurs affaires. Une fois seuls, nos deux héros s'envoient moult regards genre si-je-pouvais-je-t'arracherais-les-yeux-espèce-de-mécréant -oui, ils ont des regards très expressifs-, puis Trevor, décidément très inspiré, demande de but en blanc :

« - Dites-moi, madame, commença-t-il avec une douceur désarmante. Comment avez-vous tué mon père ? »

Ah, pour énerver la veuve éplorée il sait y faire le Trevor ! Diandra se lève et lui colle une baffe bien méritée. Impassible, GrosMacho continue son interrogatoire en tournant autour de belle-maman, pour finalement la coincer contre le mur et lui coller sa langue dans la bouche. A la page 10 à peu près. La même bouche que son père avait déjà explorée, si tu suis bien. Bon, je t'avais prévenu dans le titre aussi, hein.

« Ses lèvres brûlantes étouffèrent ses paroles et... l'espace d'un instant, il raviva ses émotions les plus profondes, les plus secrètes. Le bonheur d'exister, d'être femme... et ce grand manque que le deuil avait laissé en elle. »

Classique, le coup de la veuve qui n'a pas vu le loup depuis longtemps. Ils vont donc passer plusieurs jours à se regarder de travers et à s'engueuler, Trevor va même proposer de l'argent à Diandra pour qu'elle rentre en Inde. Finalement, la petite famille va passer quelques jours au manoir de Skene, où la tante de Trevor doit coacher Séréna - la sœur de Diandra- afin qu'elle fasse son entrée dans le monde et se trouve un mari.

Ah ! La tante ! Déjà elle s'appelle Léonie, a environ le même âge que nos héros et... Elle a des vues sur son neveu depuis plusieurs années. Quand je te disais qu'ils avaient des mœurs bizarres dans ce livre ! Bref, entre deux essayages de robes et trois cours de danse, des phénomènes étranges commencent à se manifester. Les deux sœurs commencent par voir une étrange brume de forme humaine, puis lors d'une soirée où nos joyeux lurons jouent aux cartes, la table se soulève... Ouais, carrément. Croyant à la présence d'un esprit, Léonie et Séréna font appel à une médium. Et là accroche-toi à ton clavier, ami lecteur ! L'esprit ne serait autre que Pamela -la défunte mère de Trevor- qui serait revenue annoncer qu'elle a été assassinée. La médium est retrouvée morte le lendemain, et sa planche ouija, est mystérieusement retrouvée au manoir. Trevor et Diandra ne croient pas une seconde à ce fantôme et se rejettent mutuellement la faute.

Au milieu de tout ce tumulte, GrosMacho est toujours décidé à déstabiliser sa belle-mère et lui faire avouer le meurtre de son père. Il fait donc semblant de lui faire visiter le manoir et l'emmène dans un endroit dédié au sexe :

« L'appartement secret, madame. Un endroit de liberté où tout est permis. Ici on laisse les tabous à la porte. Une devise est gravée sur le montant : Fais ce que tu veux. Tout est permis. Absolument tout, susurra-t-il. [...] Oui, madame, c'est ici que venait le beau monde pour se délecter en secret d'agréments réprouvés. »

Je t'ai épargné la description des invités, par groupes, seuls, entre hommes, entre femmes, plus ou moins jeunes... Un endroit tout à fait charmant, donc. A notre époque, ils auraient vendu le dvd à la sortie. Émoustillée, Diandra n'arrête pas de penser à ce boudoir qui puait encore le sexe après des années d'inactivité -beurk-. Elle décida donc tout naturellement de s'y rendre le soir même. Au cas où. Et devine quoi ? Trevor l'attendait bel et bien. Et sans un mot, hop, ils baisent. Puis le lendemain, il se détestent et se jettent des horreurs à la tronche. Le reste du séjour se passe de la même façon : phénomènes inexpliqués la journée et baise le soir. Un peu étranges ces gens, tout de même.

Ils retournent ensuite à Londres, où Séréna fait son entrée dans le monde. Diandra, quant à elle, doit jouer à la veuve éplorée, mais Trevor a rallumé le feu de son désir -j'ai trop lu de romans à l'eau de rose, je crois !-. Ooooh ! Malheureusement pour nos héros, le fantôme semble les avoir suivi jusque chez GrosMacho. Léonie et Séréna tentent d'entrer en contact avec l'esprit à l'aide de la planche ouija de la médium morte -oui, parce que Séréna, elle sait lire les cartes, les feuilles de thé et toussatoussa-. Heureusement pour Diandra, dans la maison de Trevor, il y a aussi un appartement secret... Et oui... Et autant dire qu'ils ne se privent pas pour le tester -prend un sac à vomi- :

« Alors il s'agenouilla sur elle. Comprenant aussitôt son envie, elle prit son membre pour le caler entre ses seins, dans cette vallée profonde et chaude. De ses yeux pleins de fièvre, elle le regarda aller et venir, presque jusqu'à ses lèvres. Elle finit par le capturer au passage dans sa bouche pour y ajouter la caresse humide de sa langue. Elle était insatiable. […] Une dernière fois, encore une fois dans sa bouche, et il ressortit pour que son plaisir se répande entre ses seins. Lentement, Diandra étendit sa tiède semence sur elle, sur ses seins, autour des petites pointes roses crispées par le désir, entre ses lèvres, sur son ventre, entre ses jambes.

- Je ne me laverai pas demain, chuchota-t-elle. Je serai secrètement habillée de vous. »

Bon, après cet intense moment de poésie, ils baisent direct, le héros de Passion Intense n'ayant visiblement point besoin de repos entre deux assauts. Pendant ce temps, le fantôme continue de faire des siennes, mais un soir, après une « apparition », Diandra découvre des cannes télescopiques et comme la seule à avoir été près de la table était Séréna, notre jolie veuve comprend alors que sa sœur les a tous menés en bateau depuis le début en soulevant les tables à l'aide des cannes. La méchante Séréna tente de tuer sa sœur en mettant le feu à son lit, et se tire avec l'argent de Diandra. Heureusement, des domestiques et Trevor arrivent à la sortir des flammes.

Dépitée, Diandra décide de rentrer chez son frère en Inde. Mais cette conne espère y revoir sa sœur et qu'ils se tombent tous dans les bras. Un peu moins crétin, Trevor la suit de loin pour la protéger et se cache ensuite dans la maison du frangin avec l'aide des domestiques. Seulement voilà... Hugh -le frère de Diandra- avait tout manigancé depuis le début avec Séréna. Il couchait avec la mère de Trevor, mais cette dernière ne se décidant pas à divorcer, il a fini par la tuer. Hugh a ensuite tout fait pour que Diandra croise le chemin du père de Trevor et qu'ils se marient. Il a ensuite tué son beau-frère en espérant que sa sœur lui donnerait de l'argent. Comme elle n'a pas partagé, il a décidé de la faire accuser du meurtre des parents de Trevor pour mettre la main sur le magot. Une famille bien sympathique, non ? Bon, évidemment, notre héros ténébreux sauve sa dulcinée -sauvetage qui inclut la mort des deux méchants-, mais ne pouvant pas rester en Inde, il s'en va.

Trois mois après son départ, Diandra trouve la planche ouija de la médium morte sur son lit. Elle pose les mains dessus et là, l'esprit de son défunt mari lui souffle :

« - Je t'aimais... Tu l'aimes... Pars. 

Elle repoussa la planchette qui aussitôt s'éleva au-dessus du cadran, traversa la pièce et disparut par la fenêtre ouverte. […] Ce n'était pas possible ! Elle avait rêvé...

Elle se tourna vers le lit mais... le cadran avait disparu lui aussi. »

Hum... Faut-il que je commente, ou l'extrait parle de lui-même ? Diandra retourne donc à Londres, mais elle croise Léonie qui lui apprend que Trevor est parti aux Etats-Unis, et qu'il doit revenir pour son mariage -à Léonie-. Pendant ce temps, Trevor reçoit lui aussi la visite de la planche ouija qui lui tient à peu près le même discours, puis se jette dans le feu. Ouais, je sais, c'est nul.

Bien évidemment ils se retrouvent, elle accepte de partir avec son bien aimé -beau-fils- aux Etats-Unis et sont heureux, blablabla. Mais rebondissement final pendant la traversée vers le pays des hamburgers :

« Plus tard cette nuit-là, il sentit contre son pied un objet inattendu. Il le repoussa et il tomba sur le sol. [...] Sur le plancher, dans la faible lueur de la cabine, il aperçut le cadran divinatoire, la planchette, et les deux sacs de velours soigneusement pliés à côté. »

Sur ce, je te laisse digérer et te donne rendez-vous demain avec ma collègue pour la suite d'un roman, que -je dois bien l'avouer- j'attendais avec impatience !

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Commentaires
S
Je vais alors filer de ce pas voir sur le VIP ! <br /> <br /> Sinon j'ai bien aimé le résumé :D <br /> <br /> <br /> <br /> Je veux cependant souligner que la Saint-Valentin est censée représenter l'amour, et non la baise, thème centrale de vos bouquins :p On passe vraiment pour des "bêtes sans coeur" !
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K
Je vous demande un moment de recueillement pour cet être qui a donné sa vie pour cet oeuvre/horreur, je veux parler de l'arbre que l'on a lâchement coupé pour en faire du papier...<br /> <br /> Heureusement le contre pouvoir est en route avec vos commentaires mesurés et précieux !<br /> <br /> C'est quand même une honte de censurer les commentaires...<br /> <br /> <br /> <br /> Kass
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M
Ohlala qu'es que j'ai rit ! Sa s'améliore pas avec les jours ! Y'a vraiment des livres qui font peur quoi. Ca devrait pas être permis d'exister. Mais au moins grâce à sa on rigole bien ! J'adore la façon dont tu a écris l'article.
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P
J'ai trop rit quand tu résume le roman j'adore comme tu tourne ça trop trop bien continue ça nous fait plaisirs et rires MERCI beaucoup
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N
Ah ah excellent, et après on dit que les liens de la famille sont sacrés! Ça fait peur! J'étais morte de rire avec la planche ouija et le cadran qui se ballade lol
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