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Les Voraces
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8 mars 2023

Challenge questions de genres – Nos Absentes – Laurène Daycard

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Depuis ma décision de me plonger dans la thématique du genre, et plus particulièrement autour des combats féministes, j’ai déjà lu six ouvrages et cinq articles sont déjà parus sur cet espace. À l’occasion d’une Masse critique, j’ai eu l’opportunité de recevoir Nos Absentes dans lequel il est question des féminicides. J’ai sauté sur cette occasion et qu’importe que l’essai ne fasse pas partie des titres que j’avais sélectionnés au départ de ce « challenge »…

 

Édition : Seuil

Parution : 13 janvier 2023

Genre : Essai / enquête journalistique

 

À cette étape de mon cheminement, la question des féminicides n’avaient pas encore été au premier plan. C’est un sujet difficile et, peut-être, qui me faisait un peu peur. Sans la Masse critique de Babelio, je ne me serais peut-être jamais penchée plus particulièrement sur ce sujet.

Ces quinze dernières années, plus de 2 000 femmes ont été tuées par leur (ex-)conjoint en France.

En 2020, 35 % des victimes de féminicide conjugal avaient subi des violences antérieures. Une défunte sur cinq avait porté plainte.

Entre 2015 et 2016, 82 % des plaintes et mains courantes déposées par des victimes de féminicide ont été classées sans suite. (Source : ministère de la Justice.)

Laurène Daycard a été l’une des toutes premières journalistes à écrire sur les féminicides conjugaux pour les faire sortir des rubriques « faits-divers » et les réinscrire dans le récit social et politique des violences sexistes. Dans cette enquête à la première personne, l'autrice nous emmène à la rencontre de survivantes et de familles endeuillées, mais aussi auprès des auteurs de ces actes. En observant et en échangeant avec ces derniers, Laurène Daycard tente d’aller à l’origine des féminicides et propose une réflexion personnelle sur la notion de réparation.

Il y a des bouquins bouleversants qu’on lit par étape, petit à petit, dans l’espoir, peut-être, de rendre la lecture plus supportable. Et puis il y a Nos Absentes. Que j’ai lu en moins de 24h. Parce que ça faisait trop mal, que ça m’a tordu le ventre et que, du coup, j’ai voulu en finir vite. Comme un pansement qu’on arrache… Car Nos Absentes n’aborde rien de manière superficielle. Laurène Daycard, journaliste, nous emmène dans une quête qu’elle n’hésite pas à relier à sa propre histoire. Bien que ses propres expériences ne prennent jamais le pas sur la réalité des témoignages qu’elle relaye, l’aspect auto-biographique m’a permis, à moi et à titre personnel, que son cheminement devienne un peu le mien. Madame Daycard donne une voix à ces Absentes, ces femmes survivantes et celles qui ont été assassinées… Mais pas seulement… On rencontre aussi les proches des victimes, des sœurs, pères, mères, fils et filles,… L’autrice va encore plus loin en côtoyant des auteurs de violences conjugales, en interrogeant la réinsertion et la réparation.

Tu l’auras compris, Nos Absentes est une lecture dont je ne suis pas sortie indemne. Non seulement je me suis rendue compte de l’ampleur des féminicides mais aussi de celui des dysfonctionnements à tous les niveaux, que ce soit celui des forces de l’ordre, de la justice ou du traitement médiatique et politique. Une prise de conscience vitale étant donné ma volonté de comprendre en quoi et pourquoi je me revendique désormais féministe.

De cette prise de conscience salvatrice, j’en retire autre chose… Alors que je me suis lancée dans ce challenge avec dix titres en tête, avec l’idée d’une limite dans le temps, j’ai compris, grâce à Nos Absentes, que ces questions – le patriarcat, le féminisme, la question du genre, les féminicides ou encore la culture du viol – étaient trop primordiales pour me contenter d’une petit bibliographie en passant. Le challenge continuera donc mais sans plus penser qu’il aura une fin. Histoire non seulement de continuer à m’éduquer mais aussi, et surtout, de ne plus jamais m’aveugler…

 

Note Globale : 18 / 20

 

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