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Les Voraces
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7 octobre 2022

Le vendredi c'est Culture Pourrie 2/2 : vedette maléfique, violences conjugales et enlèvement thérapeutique

HarlequinCraven

Nous revoilà pour la suite de l’Harlequinade maléfique… Si tu n’as pas encore découvert la première partie de cette loooongue chronique n’hésite pas à aller rencontrer Cassie, la veuve-pas-joyeuse qui tombe sur un connard tout plein d’arrogance qui aime ses neveux et harceler les femmes. Ouais charmant… Si tu n’en as pas besoin, est-ce que tu te souviens ami-lecteur ? Robert avait, encore une fois, franchi les limites de la décence en pensant être plus compétent pour s’occuper de Jodie, la fille de l’héroïne. Du coup Cassie l’avait viré de sa vie. J’avais même imaginé qu’elle lui dirait adieu pour se concentrer sur son bien-être et décrocher une promotion avant de se dégoter un sex-friend super chaud. Sauf qu’on est dans un Harlequin, donc le Robert-un-peu-harceleur lui manque. Oui, oui :

En bannissant Robert Grant de sa vie, elle ne savait pas à quel vide douloureux son départ laisserait la place. Même le travail le plus abrutissant, l’activité la plus effrénée durant ses heures de loisir ne parvenait à combler sa terrible solitude.

La campagne de pub prend forme mais ne se passe pas parfaitement puisque Robert a imposé Serena pour la publicité. Et cette dernière a pris Cassie en grippe – c’est la rivale maléfique je te rappelle -. Le tournage piétine et c’est une catastrophe. Finalement l’héroïne appelle Barney, son patron, pour lui demander que quelqu’un la remplace puisque l’actrice semble incapable de bosser avec elle. Et le patron fait quoi ? Il demande à Robert Grant de se pointer. Et ce dernier se montre toujours aussi charmant :

Les conflits ont l’air d’être votre spécialité, madame Linton, tant en public qu’en privé.

Mais je n’y suis pour rien ! se récria Cass, indignée.

Comment voulez-vous que je le sache ? Je n’étais pas là, rétorqua Robert. Tout ce que je sais, c’est qu’elle est la vedette, et vous l’employée de l’agence. Si l’une des deux doit s’incliner, j’estime que c’est vous.

Il en profite même pour remettre Jodie sur le tapis :

Ce que je viens de vous proposer tient toujours, Cass. L’enfant a besoin d’une présence masculine. L’environnement exclusivement féminin dans lequel vous la cantonnez est incapable de lui procurer une conception équilibrée de la vie, ou même de la délivrez définitivement de ses cauchemars, ajouta-t-il d’un air sombre. Je trouve pour ma part incroyable qu’une enfant si petite ait pu être à ce point traumatisée par la mort de son père. J’aurais cru qu’elle n’était pas en âge de s’en souvenir…

Cassie, sans doute à bout, décide de lui révéler quelques éléments :

Brett a été tué sur la route. Jodie a assisté à l’accident. L’explication vous suffit-elle ?

Au moins les choses sont claires… Finalement ils vont bosser et tu te souviens ? Solution = homme, donc Robert parvient à tout arranger et Serena se bouge enfin le cul. Avec, en prime, plein de sexisme :

Une minute plus tard, Cass assistait à la transformation de Serena Vance. C’était une vraie femme, elle, pleine d’allure, parfumée pour son amant qu’elle attendait au clair de lune attentive à son rôle. Exactement ce qu’on voulait d’elle depuis le début.

UNE VRAIE FEMME ? Donne-moi une seconde, ami-lecteur, le temps que j’aille prendre un anti-acide… En bonne héroïne Harlequin, Cassie est super jalouse quand Robert répète la scène avec Serena à la place de l’acteur engagé pour cela :

Voir Robert caresser l’épaule de Serena, embrasser sa gorge, l’avait emplie d’une angoisse si vive qu’elle s’était retenue pour ne pas hurler.

La veuve-pas-joyeuse-mais-qui-quand-même-est-en-manque admet qu’elle désire Robert. Sauf qu’elle a un passé sombre blablablabla, comme le révèle ce passage :

Rien, dans la brève et tragique période de son mariage, ne l’avait préparée à une telle révélation. À vrai dire, elle s‘était toujours crue frigide et en avait attribué la responsabilité au terrible échec de ses relations avec Brett.

Une veuve dont le défunt mari était si égoïste au lit qu’elle est persuadée être frigide ? Ouais cohérent avec la romance pourrie. Le tournage se termine et Robert organise une fête à la campagne. Tout le monde est invité. Cassie, méfiante, décline l’invitation et Lloyd, qu’elle fréquente toujours, est déçu. Ses parents habitent près du lieu des festivités et il comptait en profiter pour leur présenter Cassie. Celle-ci s’étonne :

Sans Jodie ? s’était enquit Cassie un peu sèchement.

Eh bien, oui… avait-il avoué avec agitation. Vous devez me comprendre, Cass. Ma mère sait que vous êtes veuve, et elle l’accepte assez bien. Mais elle ne sait pas encore que vous avez un enfant.

Tu sens combien cette relation n’a pas d’avenir ? Puis bon, il fallait bien qu’il se montre avec des défauts, le fait qu’il ne l’attire pas ne suffisant pas chez Harlequin. Ben nan…

La jeune femme a quand même de la chance puisqu’elle a un alibi tout trouvé pour refuser l’invitation à la fête : sa nounou est absente, elle n’a personne pour garder Jodie. Tu sens ce qui va se passer ? Le soir de la réception, Robert se pointe comme une mauvaise herbe fleur :

Bonsoir, fit-il d’une doucereuse qui ne trompait pas. Je viens d’apprendre que vous ne venez pas à ma réception ce soir. Puis-je vous demander pourquoi ?

Elle explique la situation et il a – forcément – la solution. La fête se déroule chez sa sœur, Marcia, du coup il y a ses neveux là-bas ainsi que la nourrice qui s’en occupe. Jodie pourra les accompagner et sera sous bonne garde. J’aurais dû le préciser, Robert ne lui propose pas cette solution, il lui impose car il envoie Jodie préparer son sac puis file dans la chambre de Cassie :

Quand elle le rejoignit, il était planté devant sa penderie ouverte, fouillant l’intérieur d’un œil impatient.

Vos tenues décentes ne brillent pas par leur nombre. Vous porterez celle-ci, ordonna-t-il en retirant la robe turquoise qu’elle avait portée au théâtre.

Vous pouvez toujours attendre ! rétorqua farouchement Cass.

En tout cas, déclara-t-il avec sourire charmeur, je vous la mettrait moi-même. Ce sera un grand plaisir, croyez-moi.

Tu as la nausée ? Moi aussi ami-lecteur… Cassie elle-même semble sentir le danger :

Non, murmura-t-elle affolée, tendant une main pour le repousser. Non… Je vous en prie… Je le ferai.

Elle et Jodie l’accompagnent rejoindre la maison de campagne de Marcia pour assister à la fête. Dès leur arrivée, la gosse est envoyée dormir sous la bonne garde de la nourrice de la famille. Quant à Cassie elle rencontre enfin Marcia qui semble surtout pressée de rencontrer la fillette :

Jodie, je présume, et déjà endormie là-hait ? Tant pis, nous ne ferons connaissance que demain. Vous voulez bien qu’elle reste, n’est-ce pas ?

Je m’y vois contrainte, répondit sèchement Cass. Vous ne m’avez guère laissé le choix.

C’est un défaut de famille, s’excusa Marcia. J’espère que vous voudrez bien me pardonner, mais je suis certaine que cela fera beaucoup de bien à Jodie, et aux garçons aussi. Je crains cependant de ne pouvoir vous persuader de rester, vous aussi, notre invitée ?

Bon ben pas la peine d’espérer trouver une allier en la sœur de Bebert… Cassie rejoint ensuite la fête. Tu sais, la fête à laquelle l’autre enflure l’a obligée à aller… Bon OK, elle n’est pas rancunière. Vraiment pas :

Sous l’aile protectrice de Barney, Cassie commença à se détendre, et même à s’amuser, à mesure que le temps passait.

Notre héroïne profite donc de la soirée mais, bien entendu, Robert finit par la dénicher dans un coin :

En sursautant, elle prit soudain conscience d’une présence. Dans la lumière tamisée de la pièce, le visage de Robert avait une expression indéchiffrable. Sans un mot, il l’entraîna sur la piste. Ses bras se nouèrent autours de sa taille.

Tenez-moi aussi, ordonna-t-il doucement.

« I have a dream », qu’un héros des Harlequin années 80 laisse le choix à sa dulcinée et comprenne vraiment le concept de consentement. Ouais je sais ami-lecteur, je suis un peu au pays des Bisounours…

Finalement il lui roule une pelle avec sa langue magique :

Son baiser se fit plus profond, et infiniment long… Elle sentait en lui un désir, une faim dévorante, qu’elle reconnaissait pour les partager et qu’un baiser seul ne pouvait satisfaire. Soudée à lui, elle priait silencieusement pour qu’il l’emporte vers un lit. Elle savait que plus tard elle en mourrait de honte, mais pour l’instant, elle ne pensait qu’à cela.

Tellement magique la langue que le désir prend le pas sur le ressentiment et que Cassie accepte de dîner avec lui le lendemain. Sur le trajet du retour, alors que Jodie reste passer la nuit chez Marcie, alors que Barnet – son supérieur – la raccompagne, il s’inquiète des relations de sa subalterne avec Bebert. Celle-ci dit qu’elle a bien le droit de s’offrir une « folie ». Son ami ne peut le nier :

Peut-être, grommela Barney, l’air sombre. Mais Robert Grant me semble être une folie de taille. Que diantre a-t-il pour vous séduire ? Et pourquoi ne peut-il s’en tenir à celles qui connaissent la musique ?

Cassie lui sourit tristement.

Il doit s’imaginer que je le connais. Après tout, c’est bien ce que tu as voulu lui faire croire en m’empaquetant pour me présenter à lui, le premier jour…

Ah, ne m’en parle ! Se lamenta Barney en lui posant une main lourde sur l’épaule. J’aurais mieux fait de te garder en tenue de camouflage…

Bon… Là j’ai été plus qu’agacée. Cassie, une veuve censément indépendante, ne semble être qu’une poupée dans cette connerie. Un homme l’aurait « empaquetée » pour lui présenter un homme. Homme qui décide qu’il la veut et la harcèle sans répit. Pour tenter de « se protéger » du malotrus – bon et aussi pour résister à la tentation...- elle accepte de sortir avec un autre. Ah si je pouvais entrer dans le bouquin et m’adresser à la jeune femme… « Regarde-moi Cassie et sois attentive à ce que je dis. Épelle avec moi L-I-B-R-E A-R-B-I-T-R-E, libre-arbitre… Tu verras c’est assez chouette… »

Elle se fait toute « belle » pour le dîner et un chauffeur vient la chercher pour la mener chez Robert… Et la donzelle en est toute perturbée :

Chez lui, songea-t-elle, la gorge serrée. C’était son appartement de Londres et elle lui était livrée à domicile, comme un paquet cadeau…

L’énormité de son geste lui apparut soudain.

Presque depuis le début, Robert ne lui a pas caché ce qu’il voulait : la baiser lui faire l’amour. Et Cassie le désire vraiment mais au lieu de choisir entre repousser cette attirance pour l’envoyer définitivement paître ou céder à sa pulsion et coucher sans attente, la veuve-pas-joyeuse-mais-quand-même-en-manque n’arrive pas à se décider. Après le repas, Robert – pour une fois décent – lui propose de la faire raccompagner par le chauffeur et Cassie s’inquiète juste qu’il ne veuille plus d’elle. Bah oui, si un partenaire fait attention à ton consentement, c’est qu’il ne te désire pas vraiment… Argh, un sac à vomi vite...

Ne voulez-vous pas que je reste ?

Les mots avaient jailli d’eux-mêmes.

Je préférerais, répondit Robert en souriant. Mais ce n’est pas une obligation. J’espère que vous voilà rassurer…

Jamais elle n’avait eu autant besoin de l’être.

Ils prennent le café ensemble et là, ami-lecteur, tu t’imagines peut-être que Cassie va profiter de ce répit pour décider ce qu’elle veut : rester ou non pour coucher avec Robert… Ben nan. Elle sait toujours pas...

Enfin seuls…, fit remarquer Robert, amusé. Votre décision est-elle arrêtée, Cass ?

Cass était muette. Incapable de le regarder, elle secoua la tête en signe d’impuissance.

En ce cas, je la prendrai pour vous, déclara-t-il brusquement en jetant son cigare dans le feu.

Ah oui, la décence n’a pas duré plus de deux paragraphes… Il l’emmène au lit et commence à la tripoter de partout. Au début ça se passe bien… Puis Cassie fait une grosse crise d’angoisse :

Non, s’entendit-elle gémir avec affolement, ne me frappe pas ! S’il te plaît, ne me fais pas de mal. Je ferai tout ce que tu voudras, je te le jure, mais ne me frappe pas…

Tu sens le secret sombre et terrible de l’héroïne ? Devant la panique de Cassie, Robert se fâche un peu :

Arrêtez, Cassie ! Allez-vous me dire ce que tout cela signifie ? Que faites-vous ? Où vous croyez-vous ? Je veux faire l’amour avec vous, Cass, pas vous plier à mes volontés comme un client de quelque sordide massage thaïlandais !

Quel homme charmant et fin psychologue… Une fois qu’elle est un peu calmée, il lui file un peignoir, un verre et l’interroge :

Il y eut un long silence puis il dit :

Alors… Qui était-ce ?

Nul besoin, je suppose, de souligner son manque total d’empathie… Cassie lui raconte… Son défunt mari était violent. Il la maltraitait de toutes les façons possible : coups, viols, humiliations. Mais ce n’est pas encore là que Robert s’indigne ouvertement mais quand elle lui dit qu’il la battait quand elle attendait Jodie :

Seigneur, souffla Robert horrifié. Il vous frappait alors que vous portiez son enfant ?

Cass hocha tristement la tête.

Enceinte, il me détestait. Il disait que j’avais l’air obscène.

Tout l’obscénité venait de lui, accusa Robert. Mais pourquoi diable êtes-vous restée avec lui ?

Franchement l’empathie malsaine de Robert m’a donné envie de hurler… Bref, après ses confidences, elle… s’excuse :

Je suis navrée, s’excusa-t-elle en se mordant la lèvre. J’ai tout gâché… Il vaut mieux que vous me ramenez chez moi.

Est-ce qu’il la rassure ? Lui rappelle qu’elle n’est pour rien dans l’horreur qu’elle a subi ? Ni pour avoir eu un flash-back plus tôt dans la soirée ? Ben nan, il la raccompagne. Cassie décide alors de couper court :

J’ai eu tort d’essayer de… Vous utiliser de la sorte et je ne peux que m’en excuser. Je vous promets de ne plus jamais entraver votre chemin et j’espère que vous aurez la bonté de vous tenir à l’écart du moins.

L’héroïne fait de la peine hein ? Encore une fois Robert réagit complètement à côté de la plaque :

Puis Robert haussa les épaules et laissa froidement tomber :

Si tel est votre désir… C’est probablement la meilleure solution.

Le lendemain, Llyod – tu sais son autre soupirant – passe la voir et l’accuse d’avoir passé la nuit avec Robert. Elle nie et rompt avec lui. Le prétendant déçu lui dit alors que l’homme ne l’épousera jamais… Et cela blesse Cassie :

Les propos de Llyod l’avait peut-être blessée mais ils contenaient une part de vérité qu’elle devait affronter. Elle s’était comportée en idiote éperdue d’amour, bâtissant sur cette relation avec Robert bien plus qu’il n’était prêt à y apporter.

Non mais sérieux… J’comprends vraiment rien à la psychologie des héroïnes Harlequin... Effondrée, Cassie décide d’aller récupérer sa fille plus tôt chez Marcie et, après avoir posé des congés, de partir en vacances avec elle. Elle se rend en train à la campagne et qui vient la chercher à la gare ? Robert. Et celui-ci n’approuve pas les projets de la jeune femme :

Des projets visant à la couper encore une fois du reste du monde en lui offrant pour seul et unique compagnie la vôtre, comme d’habitude.

Bah oui, il sait mieux ce dont ont besoin Cassie et sa fille :

Je pense seulement qu’il serait temps que vous cessiez d’entretenir cette fichue névrose qui est en train de vous causer, à vous et à votre adorable gamine, un mal irréversible.

Tu sens qu’il va partir en vrille ? Carrément. Parce qu’il ne l’emmène pas récupérer sa gamine. Ben nan :

Je vous ai dit que nous n’allions pas à Graystocks. Quand Marcia m’a averti hier soir par téléphone de vos projets de vacances, cela a grandement facilité les miens. Chacun ainsi aura ses vacances : Jodie à Graystocks en compagnie de Marcia et des garçons, et vous en la mienne.

Cassie suffoquait :

Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Vous allez me laisser descendre de cette voiture immédiatement, espèce de traître !

Lâchez cette porte, lui conseilla-t-il calmement. Elle est verrouillée, au cas précisément où vous auriez tenté de vous rompre le cou.

Bon, je vais le rappeler une fois pour toutes, juste au cas où : NON un kidnapping n’est pas romantique. Je répète : un kidnapping n’est pas romantique. Forcément, Cassie est un peu sous le choc mais le monstre confirme :

Ce n’est pas une farce, Cassie, dit Robert gravement. Je suis terriblement sérieux et vous feriez mieux de me croire. Vous avez besoin d’apprendre que les hommes ne sont pas tous des sadiques et qu’une expérience malheureusement tragique ne doit pas empoissonner votre vie entière.

Ah ben oui, pour aider une victime à surmonter ses traumas, quoi de mieux que de l’enlever ? Robert essaie de lui dire qu’il ne lui fera pas de mal – de son point de vu – mais la jeune femme est pas super persuadée :

Je ne vous crois pas sur parole, rétorqua-t-elle. Vous n’avez pas le droit de m’obliger à venir avec vous par la ruse !

Vous avez peut-être raison. Mais avais-je le choix ? Si je vous avais offert simplement de venir avec moi, auriez-vous accepté ? Je ne le pense pas.

Bref le jeune homme l’emmène dans sa propre maison de campagne. Et quand il se gare, il la prévient :

Nous y voilà, annonça-t-il sur un ton plaisant. Vous avez le choix : ou bien pénétrer normalement dans la maison sur vos deux jambes ou bien vous y faire porter, hurlante et gesticulante, si besoin est.

Vu que c’est un connard qui fait semblant d’être un mec bien, il lui donne ensuite le numéro d’un taxi. Soit-disant elle peut partir à tout moment. Est-ce que Cassie saute sur l’occasion ? Nan :

Elle décida qu’elle appellerait plus tard. Après le déjeuner. Lorsque à nouveau, elle pourrait penser correctement. Elle regarda autour d’elle la pièce brillante et accueillante, sentait déjà son atmosphère chaude et sereine s’imposer à elle.

Après la langue magique, la maison magique… Même que l’héroïne retrouve l’appétit :

Malgré elle, Cass fit amplement honneur à sa part de tourte à la viande.

Après le déjeuner, on a le droit à une scène tellement ridicule que j’ai pris un fou rire en la racontant à mon entourage :

Quoiqu’un peu honteuse de ne pas offrir d’aider à la vaisselle, elle décida de rester sur ses positions et de manifester très clairement son intention de ne céder en rien.

Oulala, quelle rebelle ! Elle finit quand même par appeler le taxi mais apprend qu’il est allé faire une longue course et ne sera pas disponible avant le lendemain en fin d’après-midi… Elle panique ? Nop ami-lecteur, elle fait du thé :

Finalement, elle se prépara une tasse de thé et, à l’issue d’un court conflit intérieur, se décida à lui en apporter une.

Puis elle en profite pour le reluquer aussi, parce que bon, c’est pas tous les jours qu’on peut mater un tel cliché :

Il avait suspendu sa chemise à la branche d’un arbre, et sa peau bronzée luisait de sueur.

Vu qu’elle est paralysée par son torse musclé, Robert en profite pour en remettre une couche en terme de psychologie de Wish :

Cessez de verrouiller votre passé au fond de vous-même comme s’il s’agissait d’une maladie honteuse. Extirpez-le, secouez-le, regardez-le en face et prenez-le pour ce qu’il est : de l’histoire ancienne. Ce qui compte, c’est le présent. Et l’avenir.

C’est bô hein ? Ouais, c’est le présent qui compte. Et c’est mieux d’être gentil. Et la guerre c’est moche… Bref, reprenons : Cassie a été kidnappée mais la déco est chouette alors ça va. Du coup elle lui a fait du thé pour compenser ne pas l’avoir aidé à faire la vaisselle… Finalement elle l’aide à jardiner. Tant et si bien qu’elle est toute fourbue la pauvrette. Heureusement Robert a la solution :

Voici du baume, expliqua-t-il en prenant un petit pot dans l’un des placards. Il décontractera merveilleusement vos muscles.

Merci, balbutia précipitamment Cass. Si vous voulez bien me le laisser à portée de main…

Pas du tout, contesta-t-il gravement. Il faut l’appliquer tout de suite, tant que vous êtes chaude et détendue. Et seule, vous n’atteindrez jamais tous les points douloureux… Allons, redressez-vous un petit peu…

Le héros la masse et Cassie en est toute émoustillée et ne cache plus son désir pour lui. À croire qu’elle a une pathologie de la mémoire la donzelle :

Elle attendait. Elle attendait depuis si longtemps qu’il ne pouvait plus pousser la cruauté jusqu’à retarder encore le moment désiré avec tant de fièvre.

En veux-tu en voilà des « Je le veux mais j’hésite »… Puis, ENFIN, ils couchent ensemble dans un paragraphe aussi émouvant qu’une chanson de K. Maro – si tu es n’as pas la référence… ben tu as bien de la chance ami-lecteur - :

À la lumière du feu, sa peau brillait de la patine du bronze. Elle l’adorait, le vénérait du regard comme lui-même la vénérait de son corps.

Ils passent la nuit ensemble et, le lendemain matin, Cassie est toute perturbée :

Elle se sentait « toute drôle », songea-t-elle, comme deux fois mieux réveillée qu’à l’accoutumée. Deux fois plus vivante. En fait, au cours de ces dernières années, avait-elle été tant soit peu vivante ? Non, elle ne le pensait pas. À part peut-être lorsqu’elle avait mis son enfant au monde.

Deux choses ami-lecteur, déjà j’ai du mal à comprendre comment elle peut se foutre de la jolie carrière qu’elle mène et puis… Franchement, si tu te sens comme après un accouchement le matin après une nuit de passion, ben c’est pas normal…

Avec tout ça, Cassie est persuadée de n’être qu’un coup d’un soir. Depuis le début d’ailleurs... Et au lieu de poser la question à Robert avant de coucher avec lui, histoire de savoir où ils vont, ben elle se considère elle-même comme incapable de prendre une décision :

Elle s’était laissée séduire par un expert, et uniquement cela. Leurs relations n’avaient pas – n’avaient jamais eu – le moindre avenir. Robert Grant l’avait traquée, l’avait capturée. Elle n’avait aucune excuse. Elle s’était engagée dans une bataille qu’elle savait vaine dès le départ.

Elle se persuade qu’elle et sa fille ne seraient qu’un poids pour le richissime PDG alors elle fait son premier choix depuis le début du bouquin :

A présent, c’était à elle de le libérer en retour. Portant ses doigts à ses lèvres tremblantes, elle réprima un sanglot. Elle savait ce qui lui restait à faire – pour le bien de tous. Le plus tôt serait le mieux.P138

Et elle prend un taxi pour aller chercher sa fille. Or cette dernière est effondrée que sa mère se pointe sans Robert :

Mais il m’avait dit… Il m’avait promis…

La voix de Jodie s’étrangla, comme brisée par la force de sa détresse.

Avant de partir… il m’a dit que tu allais te marier avec lui et qu’il deviendrait mon vrai papa, et qu’il nous aimerait et qu’il s’occuperait toujours de nous…

Bon, bon, bon… Il y a une vraie constance chez Bebert, pas une seconde, il n’a conscience qu’il n’a pas à imposer ses volontés aux autres ou à exposer ses plans à Jodie comme si sa mère avait déjà accepté…

Même Marcia, la sœur de l’autre crétin, ne comprend pas cela :

Vous voulez dire que vous refusez sérieusement d’épouser Robert ? s’étonna sérieusement Marcia en se retournant au beau milieu de l’escalier.

Et plus loin :

D’après lui votre premier mariage a été un fiasco et il tenait à tout pris à vous prouver que quelqu’un pouvait vous aimer. Il voulait rattraper par son amour toutes vos souffrances passées…

Genre… Le mec toxique par excellence : je peux te dominer hein, c’est pour ton bien ma pôvre. Tu as besoin d’être sauvée puisque tu es trop bête pour prendre les bonnes décisions. C’est à dire celles que je veux que tu prennes…

Cassie croit à ce tas de fiente et prend Jodie sous le bras pour retourner voir Robert. Ils se réconcilient et monsieur Toxique lui explique :

Car c’est ici chez moi, Cassandra. La maison que j’entends partager avec la femme de ma vie, et elle seule. Si c’est évidemment ce qu’elle désire elle aussi, ajouta-t-il après une hésitation. Tu n’as peut-être pas envie de t’exiler avec moi dans ce trou. Tu as ta carrière, après tout…

Passons sur la condescendance de ce connard… L’héroïne, qui visiblement était aussi féministe que moi je suis une licorne magique, le rassure tout de suite :

Pour l’instant, oui, convint Cass en retrouvant un sourire rayonnant d’amour et de désir. Mais je serai très heureuse de venir me retirer ici lorsque ces petits frères et sœurs que tu as promis à Jodie pointeront le bout de leur nez…

Bah oui c’est bien connu, une femme n’a une carrière que parce qu’elle n’a pas trouvé un homme « viril » pour lui faire un tas de marmots et l’entretenir pour qu’elle puisse consacrer son temps à faire des confitures…

Même que la dernière phrase essaie de nous vendre un truc romantique :

De l’autre bras, il entoura les épaules de Cass, et il les entraîna toutes les deux vers leur maison.

Et voilà ami-lecteur… Tu comprends pourquoi j’avais dû scinder ma chronique en deux parties ? Après tout ça, j’avoue que je n’avais qu’une envie, brûler quelques soutien-gorge, manifester contre le patriarcat et aller mettre le feu à tous les vieux harlequins qui traînent encore de par le monde…

 

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