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26 mai 2022

Albert Londres, la plume et la plaie – Benoît Heimermann

Albert

 

Édition : Paulsen

Parution : Septembre 2020

Genre : Biographie, histoire, documentaires, beau livre

 

Membre depuis fort fort longtemps du réseau Babelio précisément depuis le 25 novembre 2011, outch ça me rajeunit pas -, j’apprécie énormément le site sur lequel je poste toutes mes critiques bouquins. D’ailleurs, pour ceux qui liraient cette bafouille directement sur Babelio, hello ami-babelionaute ! Bref j’aime l’endroit : il me permet de découvrir d’autres points de vu sur ce que je lis, me donne des envies de lecture et, qui plus est, m’offre des opportunités de partenariat via les opérations Masse Critique. C’est lors de l’une d’elles que j’ai demandé l’ouvrage qui nous intéresse aujourd'hui, Albert Londres, la plume et la plaie.

La première biographie illustrée d'un grand reporter engagé, d'un journaliste majuscule passé à la postérité, qui a toujours su regarder du côté du faible et de l'exclu. Marqué dès le début de sa carrière de journaliste par la Grande Guerre, dont il a rapporté les drames d'Anvers à Constantinople, Albert Londres a toujours su regarder du côté du faible et de l'exclu. Au côté des bagnards de Guyane, des enfermés de Biribi, des prostituées de Buenos Aires, des Juifs des ghettos, le grand reporter majuscule a systématiquement pris le parti des opprimés et des humiliés. Ses comptes rendus pour Le Matin, L'Excelsior ou Le Petit Parisien provoquèrent des débats sans fin et incitèrent parfois les législateurs à réviser leurs certitudes.

Je ne vais pas faire semblant de posséder plus de culture générale que je n’en dispose ami-lecteur… Avant de me plonger dans le livre de monsieur Heimermann, Albert Londres était, pour moi, un prix avant tout et si je savais vaguement que le bonhomme en question était journaliste, c’était à peu près tout ce dont j’avais connaissance. Voilà pourquoi je ne me tenais plus de joie quand j’ai reçu le bouquin et découvrais, ravie, cette belle édition : papier épais qui sent bon – parce que oui je sniffe les livres et je suppose que tu fais tout pareil -, nombreuses photos, mise en page soignée et aérée. Bref, j’étais impatiente.

Albert_Londres_en_1923

Il s’agit donc d’une biographie illustrée de monsieur Albert Londres, écrivain et journaliste, grand voyageur et plume lyrique. Sincèrement j’ai été soulagée en comprenant que l’ouvrage de Benoït Heimermann n’avait rien d’une hagiographie naïve et partisane. Si l’auteur nous montre tout le talent de Londres, il ne nous cache toutefois pas ses faiblesses. Le portrait est complexe, le portrait est passionnant, le portrait est surprenant. Car sur le papier, Albert Londres ne semblait pas prédestiné à devenir grand reporter : pas du tout sportif, ne sachant pas nager, ne parlant aucune langue étrangère et appréciant le confort moderne, Albert semblait plus à même de mener le destin de poète qu’il a d’abord désiré. Heureusement pour nous, et pour beaucoup, le destin ne le laissa pas faire et il devint journaliste. Un journaliste prompt à s’indigner, aimant prendre son temps, subjectif, patriote et profondément humain. Albert Londres, la plume et la plaie nous offre une biographie très agréable à lire, pléthore de photos et un récit jamais ennuyeux. Au fil de la vie de cette figure littéraire, c’est aussi l’histoire mondiale que nous voyons se dérouler. Au fur et à mesure des pages, j’ai fait de fréquentes pauses pour quelques recherches sur le Net, non pas que l’ouvrage ne soit pas complet mais parce qu’il avait ouvert mon appétit de savoir sur plein de sujet différents : le bagne, les pêcheurs d’huîtres, les établissements psychiatriques de l’époque et même – ô miracle – le Tour de France. Le seul défaut du bouquin reste parfois le manque de clarté quant aux données factuelles, c’est à dire dans la chronologie exacte des évènements ou bien les trajets précis des pérégrinations du journaliste.

albert-londres-1923

C’est presque avec regret que je refermais cette belle biographie, avec l’envie d’aller, peut-être, voir de plus près d’autres ouvrages sur Albert Londres. Et pour conclure cette petite critique, laisse-moi citer Albert Londres lui-même avec des propos passés à la postérité et qui ont donné son titre au livre de monsieur Heimermann :

Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie.

 

Note Globale : 15 / 20

 

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