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24 mars 2022

La Crue – Blackwater 01 – Michael McDowell

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Édition : Monsieur Toussaint Louverture

Parution : 07 avril 2022

Genre : Fantastique, historique, saga familiale

 

Crois-tu au destin ami-lecteur ? Ici je n’évoque pas quelques rêveries romantiques à la Harlequin, et encore moins une fatalité mythologique telle celle murmurée par les tragédies grecques. Non, ici c’est de livres dont il s’agit. Il est rare, lorsque l’on me propose un partenariat, que ce soit une sorte de coup de foudre alors que je n’ai même pas déchiffré la première lettre du premier mot de l’ouvrage en question. Voilà pourtant ce qui est arrivé quand on m’a offert l’opportunité de découvrir les deux premiers tomes de Blackwater dont, je l’avoue bien volontiers, je n’avais jamais entendu parler. Plusieurs raisons expliquent cette extraordinaire élan sentimental de ma part. La première réside sur la quatrième de couverture, dans un résumé qui ouvre l’appétit :

Pâques 1919, alors que les flots sombres et menaçants de la rivière de Perdido submergent cette petite ville du nord de l’Alabama, un clan de riches propriétaires terriens, les Caskey, doivent faire face aux avaries de leurs scieries, à la perte de leur bois et aux incalculables dégâts provoqués par l’implacable crue de la rivière Blackwater.

Menés par Mary-Love, la puissante matriarche aux mille tours, et par Oscar, son fils dévoué, les Caskey s’apprêtent à se relever… mais c’est sans compter l’arrivée, aussi soudaine que mystérieuse, d’une séduisante étrangère, Elinor Dammert, jeune femme au passé trouble, dont le seul dessein semble être de vouloir conquérir sa place parmi les Caskey.

Bien entendu, ce seul pitch aurait sans doute suffi à me donner envie d’ouvrir La Crue mais ce sont les spécificités de l’édition qui ont achevé de me convaincre. À l’origine, la saga en six tomes de monsieur McDowell consistait déjà en une démarche particulière : chaque mois de janvier à juin 1983, son auteur en a publié un opus. Il n’est pas exagéré de dire que Blackwater fut un succès… Or les six volumes sont restés inédits en français – et on se demande bien pourquoi -… C’est une petite maison d’édition, Monsieur Toussaint Louverture, qui a décidé de le traduire. Et pas seulement… Cette édition respecte la démarche initiale de Mickael McDowell puisque le premier tome paraîtra le 07 avril prochain – et oui ami-lecteur, cette critique est une avant-première et je me la joue grave – puis les suivants à raison d’un tous les quinze jours. Bref, avec tout cela, tu peux imaginer à quel point mes attentes étaient élevées ! Alors, joie ou déception au terme des 250 pages de ce premier opus ?

Avant toute chose, abordons La Crue en tant qu’objet d’édition… Sincèrement le livre est sublime ! Alors qu’il s’agit d’un format poche, avec le prix fort raisonnable qui l’accompagne, les soins apportés à l’ouvrage restent indéniables. Le papier épais, la couverture gaufrée, magnifique et au design vintage dont la dorure apporte une patine luxueuse, c’est le genre de saga qu’on est fier de faire figurer dans une bibliothèque… Avoir le premier tome de Blackwater dans les mains m’a vraiment donné envie de regarder de plus près les parutions de Monsieur Toussaint Louverture. Bien entendu, cela a aussi considérablement augmenté mes espoirs…

La couverture de la Crue s’est révélée admirablement bien assortie à son récit… La famille Caskey fera deux rencontres en 1919 : avec la crue de la rivière de Perdido et avec une jeune femme mystérieuse, Elinor... Le cœur de ce premier tome sont les conséquences de celles-ci. Avant ma lecture, je pensais découvrir une famille en prise directe avec le surnaturel mais ce qui compte dans La Crue, ce sont les liens. Entre les Caskey d’abord, une famille matriarcale, menée par la poigne de Mary-Love, femme forte et dure. Les liens aussi entre ces Caskey et le reste de la ville, Perdido. Enfin les liens entre les êtres humains et la nature, incarnée par la rivière et par l’argile rouge. C’est des eaux assombries par cet argile que surgira l’étrange Elinor que personne ne comprend vraiment, que personne ne connaît, et dont certains se méfient. Le surnaturel apparaît au détour de quelques pages, dans une atmosphère oppressante et particulièrement dans une scène presque gothique, une scène si bien menée que l’angoisse qu’elle suscite est d’une intelligence audacieuse. Alors on se laisse emporter par la crue à notre tour, il nous semble sentir l’humidité de l’argile sous nos doigts et on redoute de se noyer sous les eaux de Perdido.

Du grand divertissement qui ne se contente pas de nous submerger mais qui offre une peinture de la nature humaine, parfois perfide, souvent lâche, toujours égoïste. Et mes attentes ne sont pas apaisées, au contraire, je vais plonger dans la suite avec autant d’impatience que de crainte…

Note Globale : 17 / 20

 

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