pocket05276-2005

 

Édition : Pocket

Collection : Fantasy

Pays : Grande-Bretagne

Parution : 1972

Genre : Fantasy

 

      Dans le duo maléfique qui se tient derrière l'écran de CulturoVoraces, ce n'est pas moi l'inconditionnelle de la Fantasy. Bien que je connaisse quelques bases – comme Tolkien -, rien à voir avec l'obsession d'Ema pour les grands cycles du genre. Avec tout ça, il est étonnant que ce soit moi qui me sois plongée dans le premier opus de l’œuvre de Michael Moorcock. Le Cycle d'Elric reste un classique en son domaine et, en France, se découpe en pas moins de dix ouvrages. Si tu ne connais pas, ami-lecteur, l'univers en question, sache qu'il s'agit des aventures d'Elric, un prince mélancolique et albinos. Comme j'aime que les choses soient claires, précisons que l'ordre de lecture suivra la chronologie de la narration, pas de la parution.

     Melniboné, l'île aux Dragons, régnait jadis sur le monde. Désormais les Dragons dorment et Melniboné dépérit. Sur le trône de Rubis siège Elric, le prince albinos, dernier de sa race, nourri de drogues et d'élixirs qui le maintiennent tout juste en vie. La menace plane ; alors il rend visite au Seigneur du Chaos, Arioch, et conclut un pacte avec lui. Il s'engage ainsi sur le chemin de l'éternelle aventure : le Navire des Terres et des Mers le porte à la cité pestilentielle de Dhozkam, et son destin le pousse à franchir la Porte des Ténèbres ; au-delà, deux épées noires attendent leur maître et leur victime... Grande ambitions, passions monstrueuses. Idéaux et trahisons. Souffrance atroce et joies cyniques. Tourments de l'amour et douceur de la haine. Un passé ancien, qui revivra dans les plus immondes cauchemars.

      Aborder le premier tome d'un cycle comme Elric, classique du genre, a toujours quelque chose de solennel. En plus de cela, Elric des Dragons date des années 70 et, à l'époque, la fantasy n'était certes pas celle d'aujourd'hui. Intimidée ? Pas vraiment... Mais qu'en est-il au terme de ce premier rencard avec le héros ?

      Disons-le tout de suite, ami-lecteur, ce n'est pas un coup de foudre. Elric des Dragons ne semble être qu'une introduction à l'univers construit par Moorcok. À l'époque de la création du personnage, en 1961, ce dernier possédait une vraie dimension originale : un héros masculin albinos, trop faible et maladif pour vivre sans drogue -puis sans épée magique-. Je dois avouer que je me suis très facilement attachée à Elric, non pas parce qu'il est chétif, mais parce qu'il est complètement paumé. Il a des valeurs humanistes dans un univers où seuls comptent la force et l'orgueil, où on attend de celui placé sur le trône assez de cruauté pour tenir la cour en respect. Elric, quant à lui, semble se perdre dans les méandres de la philosophie, de la moralité et il en résulte un prince romantique, dans le sens littéraire du terme. Hélas cette caractérisation est presque desservie par le style épuré de la narration. Ici point de fioriture : on plonge sans attendre dans l'aventure et on enchaîne les événements. Si on n'a pas le temps de s'ennuyer, je ne sais pas si cette écriture me permettra de tenir tout au long des dix tomes de la série.

     Concernant le récit en lui-même, je n'ai pas pu oublier que l'ouvrage n'est pas récent... Car on est dans une aventure très classique : un méchant qui manque de subtilité, un personnage féminin sans envergure et une quête attendue. Heureusement, la dimension mythologique, avec les Seigneurs du Chaos, donne au roman un vrai souffle épique.

      Si cette lecture agréable n'avait pas été le premier opus d'une longue saga, je pense sincèrement que mon avis aurait été moins tendre. Reste qu'au terme d'Elric des Dragons, j'ai envie de retrouver le héros et de savoir comment il évoluera au fil des tomes.

 

Note Globale : 12,5 / 20