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1 octobre 2020

L’Œil d'Artemisia – Emmanuelle Favier

téléchargement (1)

 

Édition : Maison de négoce littéraire Malo Quirvane

Collection : XVIIe

Parution : mars 2020

Genre : Nouvelle

 

        Bien plus que de recevoir des livres gratuitement – quoique – ce que j'aime dans les partenariats et les Masses Critiques c'est la possibilité de découvrir des auteurs, des univers, des genres. Ici la découverte était double puisque je ne connaissais absolument pas le travail de l'autrice, Emmanuelle Favier, et que la petite maison qui a édité ce court récit m'était totalement inconnu. Même de nom. Il faut dire que même si je lis beaucoup en format numérique – ce qui me facilite fortement la vie – j'aime le livre en tant qu'objet et reste donc sensible à la qualité de la reliure, de la couverture, du papier,...

Emmanuelle Favier conte l’histoire d’Artemisia Gentileschi, fille du célèbre peintre Orazio Gentileschi. Comment Artemisia, par le pouvoir de sa peinture, a vengé toutes les femmes de tous les viols. Et comment elle a surpassé son père sans se départir de la piété filiale.

      Afin, ami-lecteur, de te parler de la nouvelle dont il est question ici, il me faut d'abord t'expliquer le concept de la collection XVIIe. Précisons déjà que la Maison de Négoce littéraire Malo Quirvane se consacre entièrement à l'édition de nouvelles. Quant à la collection XVIIe dans laquelle est paru L'Œil d'Artemisia, son concept est tout à fait original. Il s'agit d'inviter un auteur ou une autrice à écrire une nouvelle à partir d'un tableau de ce siècle, exposé au musée du Louvre. L’œuvre à laquelle s'est intéressée madame Favier est une toile d'Orazio Gentileschi, Le Repos de La Sainte Famille pendant la fuite en Égypte :

Gentileschi_-_Le_Repos_de_la_Sainte_Famille_pendant_la_fuite_en_Égypte_01

         Peint pendant le séjour de la fille du peintre, Artemisia, à Londres, alors qu'elle est elle-même une artiste reconnue, il semblerait que la jeune femme ait alors repris sa place au côté du père pour l'aider dans son travail. C'est ce moment supposé qu'Emmanuelle Favier utilise et à travers duquel elle nous raconte la relation complexe d'un père et sa fille, la place de l'Art, ou encore la difficulté d'être femme. Je connaissais quelques éléments de la vie d'Artémisia mais il a fallu que j'aille relire quelques articles pour me remettre tout ça en mémoire. Car si le point de départ est l'aide que l'artiste apporte à son père pour le tableau en question, l'autrice nous emmène aussi dans son passé. Bref, cette nouvelle est un portrait sensible, fait par petites touches, d'Artemisia. Même si le récit ne semble pas tellement s'éloigner de la vérité historique, ce n'est pas ce qui m'a le plus intéressée dans cette nouvelle. Non ce qui m'a touchée, c'est la place de l'Art pour le personnage. À quel point il est ce qui l'ancre à la vie, ce qui l'anime, ce qui lui donne la force nécessaire pour continuer. Au fil de la trentaine de pages, j'ai vraiment savouré le joli style de l'autrice. Un exemple :

Entrer par effraction dans les toiles qu'Orazio peint de plus en plus rarement, de plus en plus lentement, est sa façon d'étreindre le vieillard, de lui confirmer qu'ils sont toujours un seul être de cœur et de pigments broyés.

       Tout cela me donne envie de mieux découvrir le travail de madame Favier.

        Comme tu l'as sans doute compris, ami-lecteur, on s'approche très près du coup de cœur. Pourquoi ne pas avoir mis une note plus élevée ? Parce que la fin, c'est à dire le dernier paragraphe, m'a semblé de trop, comme si l'autrice, ne sachant pas comme terminer, avait choisi la facilité.

        Pour conclure, un mot sur la maison d'édition, lancée en mars 2019. J'ai été plus qu'agréablement surprise par la qualité du livre en question. Beau papier, édition soignée, typographie sobre et élégante,... Un travail parfait.

 

Note : 15,5 / 20

 

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