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Les Voraces
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15 juin 2020

La petite boulangerie du bout du monde – Jenny Colgan

Boulangerie

Édition : Femme actuelle

Parution : 2015 pour la présente édition

Genre : Romance, Chick-lit, Feel-good

 

     Depuis quelques années, j'entends régulièrement parler des romans feel-good, ces livres pour "nous faire du bien". Pour tout t'avouer, ami-lecteur, avec le seul terme, j'ai eu du mal à comprendre le concept. Parce que, pour moi, la lecture, qu'importe laquelle, est par définition une activité qui me fait du bien, qui me permet de m'échapper du quotidien. Après m'être un peu penchée sur la question, il semblerait qu'un roman feel-good ne doive pas seulement nous divertir mais être porteur de valeurs positives : bienveillance, partage, blablabla... Et comme je ne pouvais pas résister à l'envie d'aller voir par moi-même ce que cela peut donner, Ema a eu la gentillesse de me prêter l'ouvrage de Jenny Colgan :

       Et si partager une simple miche de pain transformait profondément les rapports humains ?

      Quand son mariage et son entreprise familiale font naufrage, Polly Waterford quitte Plymouth et trouve refuge dans un petit port tranquille d'une île des Cornouailles. Elle s'installe seule dans un minuscule appartement situé au-dessus d'une boutique laissée à l'abandon. Pour se remonter le moral, elle se consacre à son plaisir favori : fabriquer du pain. Alors qu'il n'y a plus dans le village qu'une boulangère irascible au pain sans saveur, les arômes de levain qui s'échappent de chez elle attirent très vite la curiosité et la sympathie des habitants. Petit à petit, d'échanges de services en petits bonheurs partagés, elle ravive l'esprit d'entraide et de partage dans le village.

     Au fil des rencontres farfelues (un bébé macareux blessé, un apiculteur dilettante, des marins gourmands) et au gré des événements heureux ou tragiques qui touchent la communauté, ce qui ne devait être qu'un simple " break " devient l'entreprise de sa vie.

    Polly se révèle enfin à elle-même : une femme déterminée et créative, prête à mordre dans la vie comme dans une mie de pain chaude et croustillante.

    Un feel good book qui, sur fond de crise économique prône des valeurs de partage et d'entraide. Un ton bienveillant et drôle, pour une histoire romantique avec quelques accents mélancoliques qui ne tombe jamais dans la mièvrerie.

     C'est une critique difficile à écrire pour moi -oui oui, ça nous arrive à tous- parce que mon sentiment est mitigé en ce qui concerne l'histoire de Polly. Si je dois mettre de côté tout ce qu'on lit sur l'ouvrage depuis sa sortie en France, ou même ce qui entoure le genre feel-good, La petite boulangerie est sympathique mais sans plus. Finalement la recette narrative qui nous est présentée ici reste très classique : une femme en début de trentaine qui voit sa vie s'écrouler et qui repart à zéro dans une petite bourgade où elle pourra découvrir que le monde -et elle-même- a beaucoup plus à offrir que ce qu'elle pouvait imaginer. Si ce scénario te semble familier ami-lecteur c'est que cette trame a été mainte fois utilisée dans les Harlequin et, en général, dans nombres de romances contemporaines. Je ne critique pas les codes, je suis la première à voir leur utilité, je rappelle juste que cela n'a rien de nouveau.

    Si effectivement la première partie du roman m'a beaucoup plu, Polly est attachante et les personnages loufoques qui l'entourent sont fort amusants – ma préférence allant toutefois à l'oiseau-, je me suis ensuite lassée.... J'ai commencé à me dire que l'auteure en faisait un tout petit trop, qu'à force de vouloir à tout prix distraire le lecteur en le surprenant et en lui présentant des seconds rôles plus extravagants les uns que les autres, la magie retombait. Au milieu de cette débauche de comédie, le couple au cœur du récit manque de charisme et le traitement de leur relation reste, à mon avis, trop superficiel pour vraiment nous marquer.

     Alors oui, Jenny Colgan cherche seulement à nous faire passer un bon moment et je sais que cela a été le cas pour beaucoup de lectrices. Quant à moi... Je dois dire que La petite boulangerie rejoindra toute une horde de Harlequin-sympas-mais-sans-plus dont je ne pourrais pas vous parler, même sous la torture, puisqu'ils se caractérisent par un principe simple : sitôt lus presque aussitôt oubliés...

Note : 11  / 20

 

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