Dune – David Lynch

Edit de 17h00

Luis Sepúlveda a succombé au Covid-19.

Ce grand auteur, que j'avais chroniqué pour Les Roses d'Atacama et Le vieux qui lisait des romans d'amour, était un conteur incroyable. Il manquera à la littérature. 

Pays : États-Unis

Date : 1984

Genre : Science-Fiction

Réalisation : David Lynch

Scénario : David Lynch

     Soyons francs ami-lecteur, au départ je n'avais pas prévu de vous parler écran mais d'un bouquin. Sauf que suite à ma rerererererelecture de Dune, j'ai eu envie de voir le film éponyme de Lynch. Je l'avais vaguement vu jeune adolescente et je dois avouer qu'il ne m'avait pas marquée. Tellement pas que j'ai mis des années à me décider à lire l'ouvrage d'Herbert, pensant que le roman n'en valait sans doute pas la peine. Après avoir écrit mon article, il m'a semblé que revoir son adaptation la plus connue était une bonne idée. Mais avant de te dire si c'était vraiment une bonne idée, rappelons de quoi parle ce film :

      Il n'y a pas, dans tout l'Empire, de planète plus inhospitalière que Dune. Partout des sables à perte de vue. Une seule richesse : l'épice de longue vie, née du désert, et que tout l'univers convoite.
Quand Leto Atréides reçoit Dune en fief, il flaire le piège. Il aura besoin des guerriers Fremen qui, réfugiés au fond du désert, se sont adaptés à une vie très dure en préservant leur liberté, leurs coutumes et leur foi. Ils rêvent du prophète qui proclamera la guerre sainte et changera le cours de l'Histoire.

      Sans doute vais-je aller à l'encontre de nombreux cinéphiles adeptes de Lynch et/où attachés aux « classiques » mais, pour moi, ce film est un ratage. Là, j'imagine, ami-lecteur, que tu penses peut-être que cet avis découle de mon amour du roman : après tout, on sait à quel point les fans sont le pire public pour les adaptations... Dans ce cas, c'est que tu ne me connais pas encore très bien... Bien qu'il soit compliqué de ne pas penser à l'ouvrage d'Herbert en visionnant Dune, je sais combien une adaptation ne peut être qu'une interprétation. Mes réserves quant à l’œuvre de Lynch n'ont rien à voir avec les libertés – pourtant fort discutables – prises envers le roman... Oui, je pense que le réalisateur n'aurait pas dû traiter ainsi de la dimension religieuse du film mais, sincèrement, j'aurais pu passer outre. Sauf... Sauf que certains éléments m'ont fait plusieurs fois lever les yeux au ciel. Rappelons que l'histoire met en scène un jeune homme (quinze ans dans le roman) qui sera confronté au deuil et au désir de vengeance. Paul Atréide a tout pour faire un héros de cinéma, il est mystérieux, noble, blessé et se heurte à nombres d'obstacles. Hélas, l'acteur qui interprète Paul, Kyle MacLachlan, ainsi que les choix scénaristiques ne permettent pas de rendre compte de cette trajectoire. Le jeune Atréide semble avoir la trentaine au début du film, et pareillement avant le générique de fin.

Non mais il fait plus que ses 25 ans, non ?

      Petite anecdote personnelle. Ayant visionné How I met your mother il y a peu, j'avoue avoir plusieurs fois pensé à l'acteur dans cette série où il campe le personnage du capitaine :

Le capitaine dans HMYM

     Ensuite le film manque de subtilité. Dès l'introduction, fort bavarde, où la princesse Irulan pose les bases de la mythologie, j'ai compris que Dune serait trop démonstratif pour moi.

L'introduction sur fond plein d'étoiles - c'est bô

      Tout le long du film, tout est gros. Les rêves de Paul qui pourraient être une expérience visuelle forte, s'apparentent plus au mauvais devoir d'un élève en cinéma adepte de la masturbation intellectuelle. Le Baron, le grand méchant, dont le grotesque me semble un peu trop poussé à l'extrême, en devient vide. Enfin, la bataille finale n'a rien d'épique et la fin me paraît presque baclée.

      Alors oui, pour moi Lynch s'est planté avec Dune. D'ailleurs il est le premier à le dire comme en 2011, dans un entretien avec les Inrocks : « J’aime à dire que mes films sont mes enfants et qu’il est hors de question que je les mette en rang pour choisir celui que je préfère. Je peux vous dire en revanche que l’un d’eux me cause beaucoup de souci : Dune. C’est celui qui me tourmente le plus ! Je n’avais pas le final cut et le film ne correspond pas à celui que je voulais faire, que je devais faire. » Il a tout dit.

Pour continuer sur une note positive, mentionnons tout de même la prestation plus qu'honorable de Sting dans le rôle de Fayd-Rautha.

     Maintenant que j'ai partagé mon avis avec toi, ami lecteur, je vais prendre quelques lignes pour me faire plaisir. Je n'ai pas parlé des costumes et des décors dans mon article car le film date trop pour faire de ces derniers un critère... Mais ce serait dommage de ne pas t'offrir quelques captures d'écran de toute beauté :

 

Viens donc voir mon gros......sourcil de mentat

 

Toi aussi voyage dans le ciel dans un sac à main Vuitton

 

Depuis que j'ai vu Alia, je n'aime plus les enfants

 

Souder des trucs, faire la guerre, explorer des volcans ? On hésite...

Note Globale : 08 / 20

Comments

[ta d loi du cine]

Je n'ai toujours pas vu la plus récente adaptation au cinéma... J'avais identifié l'oeuvre concernée en tombant par hasard, il y a des années, sur quelques images d'une adaptation à la TV... Enfin, pour moi, le film de Lynch, que j'ai dû voir deux ou trois fois au fil des décennies (1984! Bon sang...), n'a pas démérité... Précisons encore que le film de Lynch (et non le livre d'Herbert) a aussi bénéficié d'une adaptation en bande dessinée... Enfin, je n'ai pas encore lu les livres du "prologue" co-écrits (?) par le fils de Frank Herbert.

(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

[Ema-sensei]

J'avais vu ce film il y a une éternité mais j'en garde peu de souvenirs, du coup j'ai pas spécialement envie de le revoir mdr. Les captures, je les ai déjà vues mais elles sont magiques je ne me lasse pas !