Cinquante raisons de ne pas aller voir 50 nuances de Grey au cinéma
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Vous avez lu le livre et vous n'avez pas aimé ? Dites-vous bien que le film est pire. Si, si c'est possible.
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Vous avez lu le livre et vous avez aimé ? Vous risquez fort d'être déçu par le film. Enfin, je l'espère...
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Les répliques du roman frisaient déjà le ridicule. À voix haute « Premièrement, je ne fais pas l’amour. Je baise… brutalement. », c'est juste insoutenable de drôlerie.
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Parce que Christian, joué par Jamie Dornan a autant de charisme qu'un bâtonnet de Findus.
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Que, malgré sa beauté, Dakota Johnson ne parvient pas à rendre cette petite gourde d'Ana plus sensuelle qu'un Mister Freeze.
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Et que, forcément, un surgelé + un surgelé, ça nous donne juste une alchimie qui bouffe des pissenlits morts par la racine.
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Que vêtir l’héroïne d'un chemisier tout droit sorti des années 80 (dans le Nebraska) est un peu poussé. J'veux dire, on avait bien compris qu'elle manquait d'assurance et d'élégance.
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Que la BO est aussi fadasse que la distribution.
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Que Christian n'a qu'une seule nuance et passe tout le film à faire la même tête super sérieuse :
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Parce que regarder pendant deux heures, mademoiselle Dakota Johnson se mordiller la lèvre inférieure comme si c'était un vieux chewing-gum n'a que peu d'intérêt.
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Parce qu'on peut se demander POURQUOI, dans ce film, être riche signifie avoir un décorateur aux goûts de mycoses purulentes...
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Qu'Ana ne sait exprimer son désir qu'en ouvrant la bouche comme une idiote...
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Et qu'un plus elle fait tout pareil pour exprimer son plaisir :
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Et parce que idem pour Christian : je te désire alors j'ouvre la bouche comme un poisson douteux :
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Parce que l'actrice ne montre le désarroi de son personnage que grâce à ses cernes qui grandissent au fur et à mesure de ses doutes :
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Parce que cliché n°1 du mec qui, quand même, il sait jouer du piano.
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Que cliché n°2 du mec qui, quand même, il sait piloter un hélicoptère...
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Que cliché n°3 du mec qui, quand même, il est riche mais il a un passé sombre et difficile...
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Parce qu'une capuche ne suffit pas à exprimer le côté mystèrieux d'un personnage.
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Parce qu'on nous inonde de plans au romantisme aussi original qu'un poster accroché dans les toilettes du PMU d'un village de Lozère.
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Parce que le seul moment où une pénétration fait frétiller le spectateur c'est quand monsieur Grey met la clef dans la serrure de la pièce si secrèèèèèèèèèèèèète.
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Que la découverte par Ana de la fameuse chambre rouge fait figure de « Martine découvre les joujoux SM ».
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Que Christian nous gonfle avec son froncement de sourcils « Je suis un dominant... mais je suis surtout un homme avec des blessures... »
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Parce que la symbolique phallique du crayon, c'est lourd. Très lourd :
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Qu'une scène entière -celle du glaçon- semble pompée sur 9 semaines ½.
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Qu'on croise quand même un croisement étrange entre Heidi et Laura Ingalls chez papa et maman Grey :
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Que filmer des grosses menottes en cuir ne suffit pas à rendre un film audacieux.
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Parce que même les seconds rôles sont sans intérêt. Dont le frère du héros qui fait figure de surfeur californien section poil long :
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De même que la sœur, Mia, devient une figurante inexistence version pouffe à frange...
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Parce que lorsque Christian cajole la joue de son Ana, on peut sérieusement se demander, vu la tête de cette dernière, si son clitoris ne se situe pas à cet endroit.
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Qu'il faut plus d'une heure pour avoir le droit à une première scène de fessée qui ressemble à « Candy reçoit une petite correction. »
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Que la scène du magasin de bricolage -où Ana, sans savoir que le héros est un dominant, vend à ce dernier plein de corde et tout et tout- tombe complètement à côté.
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Et parce que dans cette même scène, Ana nous sort quand même une chemise de bûcheron canadien, genre « tu as vu comme je travaille dans un magasin de bricolage ».
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Parce qu'alors qu'on avait bien compris que l'héroine ne savait absolument pas s'habiller convenablement, elle se pointe tout à coup au bureau de Chritian vêtu comme une star de cinéma version secrétaire cochonne de soirée.
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Que la révélation de Christian "J'ai souffert de la faim et j'ai 50 nuances de folie" tombe à plat.
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Que le seul qui souffre dans l'histoire, ça reste le spectateur.
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Et le cinéma.
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Parce que la dimension érotique du récit se transforme en un truc aussi puritain que l'est notre société contemporaine.
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Qu'à force de ne surtout pas vouloir trop en montrer, ce qui était une -mauvaise- romance érotique devient juste une romance de plus. Et particulièrement ratée.
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Et que les scènes de sexe sont truffées de ralentis et de gémissements de seconde zone.
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Parce que vous aimez la romance.
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Parce que vous aimez l'érotisme.
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Parce que vous aimez le cinéma.
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Parce qu'en plein milieu de la scène la plus hot du film la seule chose que j'ai pensé c'est à une nouvelle version de la chanson « Tout nul et tout bronzé » - devenu « Cul nul et tout zebré »
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Que cela faisait longtemps que je n'avais pas autant ri au cinéma. Et que ce n'est pas -je suppose- censé être drôle.
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Que la seule chose qui fait mouiller dans ce film c'est la pluie :
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48.49.50. Parce que 50 nuances de grey (qu'on nous vend comme un film troublant, sexy et osé) se résume à un truc fadasse et risible : Ken-millionnaire-au-passé-difficile rencontre une pucelle tellement affamée qu'elle en mange sa propre bouche et la dévergonde au point de lui faire pan-pan cul-cul les yeux bandés. Mais que, quand même, monsieur SM n'est qu'un pauvre romantique tout au fond de lui, alors il se met à faire des trucs tout niais. Sauf que Barbie-je-découvre-la-fellation-et-les-bandeaux-sur-les-yeux comprend qu'une petite fessée ça va mais que les plugs anal et les cravaches, c'est pas son truc. Donc elle le quitte. Le cœur plus endolorie que son petit cul d'intello... Et puis voilà.