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Les Voraces
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7 mai 2014

Le corps et la voix, Journal d'un corps – Daniel Pennac

 

9782070456604FS

 

 

Contrairement à ce que l'on pourrait penser en voyant le nombre de critiques livresques que j'ai publiées ici, toutes mes lectures ne font pas l'objet d'un article. J'ai lu Journal d'un corps il y a déjà presque deux ans. J'avais apprécié mais sans plus, sans doute parce que j'étais dans une période où le quotidien empiétait sur la littérature. Alors j'avais décidé de ne pas chroniquer l'ouvrage : mon opinion, je le sentais, aurait été tronquée.

Depuis lors, je n'ai pas eu l'occasion de me replonger dans le livre en question -tellement à lire, tout le temps...-.

 

Puis à l'occasion d'un vernissage à la « Combe du Lynx », j'ai eu le plaisir d'assister à une lecture d'extraits de Journal d'un corps par son auteur, Daniel Pennac, que j'apprécie beaucoup. La prestation de ce dernier a été excellente et grâce à celle-ci, j'ai eu la confirmation que j'étais passée à côté de l'ouvrage et que la faute m'en incombe. Je viens donc t'en parler après relecture.

 

20140426_185307

Le roman de Pennac -journal du corps du narrateur donc- est un condensé de vie et d'humanité. En plaçant le corps au centre de tout pour suivre l'existence du personnage, Pennac parvient à nous donner à voir une intimité troublante. Tour à tour émouvant, drôle, pathétique, épique et tendre, ce journal m'a bouleversée de bien des façons. En même temps que le personnage grandit puis vieillit -de 1936 à 2010-, on peut voir l'évolution de la société sur la question. Nous sommes passés des grands tabous -sur la sexualité par exemple- à la négation du corps. Car oui, dans notre culture occidentale contemporaine, le corps est nié, oublié, dénigré. On préfère fermer les yeux sur les réalités physiologiques. On fuit la vieillesse et la mort. Pire, on aime à penser que l'esprit est le maître en tout : que le corps n'est qu'un traducteur des émotions. Mais si le corps sans l'esprit n'est rien, l'inverse est tout aussi vrai.

En interrogeant notre lien au corps, Pennac a réussi un tour de force. Si le récit a des faiblesses -surtout l'écriture qui n'évolue pas alors que le narrateur aurait 13 ans au début et 87 à la fin-, les mots sonnent justes et on retrouve le style si agréable de cet amoureux des mots. Les pages sur la masturbation par exemple sont jubilatoires.

Un faux journal donc mais un vrai plaisir.

 

Journal d'un Corps, Daniel Pennac, Folio, 2014.

Mercredi 18 novembre 1936 Je veux écrire le journal de mon corps parce que tout le monde parle d'autre chose. (13 ans, 1 mois, 8 jours) Jeudi 10 janvier 1974 Si je devais rendre ce journal public, je le destinerais d'abord aux femmes. En retour, j'aimerais lire le journal qu'une femme aurait tenu de son corps. Histoire de lever un coin du mystère. En quoi consiste le mystère ? En ceci par exemple qu'un homme ignore tout de ce que ressent une femme quant au volume et au poids de ses seins, et que les femmes ne savent rien de ce que ressentent les hommes quant à l'encombrement de leur sexe. (50 ans et 3 mois) Lundi 26 juillet 2010 Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps. Un enfant déconcerté. (86 ans, 9 mois, 16 jours)

 

Note Globale : 17 / 20

 

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Commentaires
K
Bonjour c'est Kass alors il ne faut pas être étonnée de la question si elle est stupide...<br /> <br /> Mais voici : "en quoi le fait que l'auteur fasse une lecture de son œuvre apporte un plus à une simple analyse après lecture personnelle ? En d'autres mots, en quoi une éventuelle analyse à l'époque aurait été tronquée ?
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