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Les Voraces
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1 avril 2014

Mardi sur écran – Girls - USA

 

 

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Pays : États-Unis

Crée en  : 2012

Par : Lena Dunham

Genre :Comédie

Nombre de saison : 3

Réalisation : Lena Dunham

Scénario : Lena Dunham

Chaîne : HBO

Toujours en production

 

Oui, oui, j'ai toujours un train de retard. La série dont je vais te parler aujourd'hui a fait le buzz en 2012 dès la diffusion du pilote. Sur la désormais célèbre HBO. À l'époque on a eu le droit aux critiques branchés se pâmant d'admiration et couronnant Girls comme la série hype du moment. On a eu ensuite le droit à la polémique : pas de diversité ethnique alors que Girls se passe à Brooklyn. Pari réussi pour la chaîne américaine, le série a fait son petit effet. Quant à moi, j'arrive donc après la bataille mais tant pis. Après avoir visionné 4 épisodes de Girls -la première saison en compte 10-, je me suis fait mon avis...

L'entrée dans la vie active de quatre jeunes filles d'une vingtaine d'années, de leurs humiliations à leurs rares triomphes. Hannah, l'éternelle stagiaire, rêve de devenir écrivain ; Marnie, sexy et un peu garce sur les bords, ne manque pas d'ambition; et Jessa, hippie dans l'âme, aimerait gagner sa vie de son art...

Pour mettre les choses au point – tu sais que c'est mon truc – je vais commencer par la fameuse polémique « y a que des personnages blancs blablablabla ». Ok. Bon. Pour le coup je vais prendre la défense de la créatrice/scénariste/actrice de Girls, Lena Dunham. Depuis quelques années déjà, la middle class américaine s'installe à Brooklyn sans pour autant se mélanger à la population du quartier. On peut donc décider que madame Dunham centre sa série sur cette partie des habitants. Rien de choquant pour une série qui se veut réaliste. Question réglée pour moi.

Passons maintenant à mon avis. Je vais te le résumer en trois mots : agaçant, énervant, vain. Ouais, c'est pas brillant. Plantons un peu le décor pour que tu comprennes mon point de vu. On suit donc un petit groupe d'amies. Elles ont la vingtaine, elles galèrent dans la vie, que ce soit sur le plan professionnel ou sentiment.

 

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Le pitch ressemble donc en tout point à la plupart des séries du genre. Dès lors on se demande pourquoi Lena Dunham a été intronisée reine de l'indie depuis 3-4 ans. Pour ce qui est de Girls, cela tient en un seul concept : réalisme cru. Cette idée qu'on a enfin une série de filles proche d'une forme de vérité revient dans la plupart des critiques. Pourquoi ? Parce que les héroïne ont un physique banal et imparfait. Et parce que la vie est montrée sans paillette. Mais est-ce que cela suffit pour faire d'une série une bonne série ? Je ne crois pas. Soit, le personnage principal a des bourrelets et se promène à poil dans une lumière volontairement grisâtre - « tu as vu comme c'est réaliste » semble nous dire chaque plan-. Soit, les scènes de sexe, sans fard et franchement glauques, sont filmées sans concession.

 

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Ainsi le deuxième épisode s'ouvre avec une scène d'Hannah qui se fait -mal- baiser par son plan cul genre « on dira que tu es une pute ». Scène qui se termine avec une éjaculation sur les seins de l'héroïne. Enfin, on a le droit de voir régulièrement Hannah faire pipi ou Marnie -sa meilleure amie- en train de pianoter sur son smartphone assise sur les chiottes. Waouhou.

 

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Sauf que sur vingt dialogues, seulement 2 font mouche. Sauf qu'il ne suffit pas d'être provoquant pour être audacieux. Ce qu'on nous présente comme un anti-Sex and the City, tombe dans la caricature inverse. Tous les personnages sont tellement clichés que ça en est lassant. Hannah est juste une gamine capricieuse et snob qui se fantasme écrivain et partage des partie de jambes en l'air pourri avec un mec qui se fout d'elle. La jolie Marnie qui est depuis 4 ans avec le même garçon s'ennuie dans son couple et voudrait que ce dernier la plaque un peu plus contre le mur. Leur copine naïve et optimiste passe son temps à regretter d'être toujours pucelle entre deux dialogues qui nous la montre comme la niaise de service. Enfin, la blonde bobo/hippie qui voyage sans arrêt manque son rendez-vous pour avorter en baisant avec un inconnu...

 

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Quoi d'original dans ces caricatures sur pattes ? Quoi de réaliste ? Quoi de courageux ? Trop de glauque tue le glauque. Peut-on parler de réalisme alors qu'on tombe dans un autre extrême ? Le seul moment où j'ai été optimiste, c'est lorsque la bobo, Jessa, annonce être enceinte et décide d'avorter. Ici, on parle quand même du plus gros tabou de l'Amérique. Un avortement dans une série, un vrai, volontaire et assumé. Sans chute dans l'escalier parce qu'une fausse-couche est plus « moralement acceptable » à la TV américaine. Mais non, le personnage n'est finalement pas enceinte. Et on passe à côté du seul courage qui aurait provoqué -au moins- mon respect.

Si le coup de la série réaliste ne fonctionne pas, on pourrait penser à la limite à une série un brin féministe. Sauf que non. Et pas seulement à cause de l'avortement évité. Toutes nos héroïnes sexuellement libérées ont une sexualité pourrie. Mais bordel, moi j'aurais aimé que cette Hannah, si banal, si imparfaite, prenne au moins vraiment son pied. Parce que c'est quoi cette réalité sans nuance ? Tout est moche dans la vraie vie ? C'est ça le concept ?

Finalement, on a juste le droit à une héroïne égocentrique qui passe son temps à tourner autour de son imparfait nombril.

On nous présente parfois Girls comme une sorte de satire sociale super drôle. Sauf que désolée, mais les dialogues ne sont pas à la hauteur. La vulgarité ne remplace pas l'ironie et le glauque ne remplace pas la satire.

Que certains prennent plaisir à suivre les aventures de ces jeunes femmes, je le comprends même si ce n'est pas du tout mon cas. Mais par pitié arrêtons de crier à l'audace dès qu'on nous montre du sang, de la transpiration ou du sperme. Mettre en scène des anti-héros, mâles ou femelles, n'a plus rien d'original : Californication, Dexter, Breaking Bad, Misfits, Skins...

Si tu veux de la série coup de point ami lecteur, tourne-toi plutôt vers Oz ou Black Mirror.

Quant à Girls, je passe mon tour, merci.

 

Note Globale : 06 / 20

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Commentaires
A
Mdr oui finalement j'ai été généreuse dans ma note vu ce que j'en dis dans l'article.
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K
Encore une texte qui fait mouche, comment tu oses démolir cette série culte !<br /> <br /> Peut être pas nécessaire de placer te à la fin note ;)<br /> <br /> Quand même une remarque à faire, alors là on a frôlé l'osmose et tu peux avoir eu peur par anticipation postérioridienne mais non... 6 c'est quand même un peu exagéré, je voyais bien un 4.<br /> <br /> <br /> <br /> Kass<br /> <br /> oui j'invente des mots, ça me vient de mes trois ans et alors ?
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E
C'est magnifique, j'étais passée à côté jusque-là et grâce à toi, je vais pouvoir l'éviter. Merci ^^
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D
Définitivement pas pour moi !!!
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