Espagne – le droit à avorter en danger
Le gouvernement espagnol a approuvé le projet de loi qui limite l'avortement.
Qui a entendu le cri
Silencieux de Maria
Quand le médecin lui a dit :
Ton nouveau-né mourra ?
Condamnée à la grossesse
Pour ne donner que la mort
Par une loi sans souplesse
Sans pitié, sans remord.
Ô Chili, rien ne console
L'espoir qu'on assassine.
Ses larmes souillent ton sol
Ma belle terre latine.
Qui a vu la terreur
Dans les yeux de Ramatou
Quand la vague de douleur
S'est propagée partout ?
Et l'utérus en charpie
Mourir à vingt printemps
Car dans son pays
On meurt d’avortement.
Ô Niger, rien ne console
Cette mort sans logique
Son sang souille ton sol
Ma belle terre d'Afrique.
Qui pense encore à Sara
Enceinte de son violeur
Morte de son embarras
Pendue à un arbre en fleur ?
Une guerre sans conscience
Où le viol est une arme
A noué dans le silence
Une corde tissée de larmes.
Ô Syrie, rien ne console
Ce suicide terrifiant.
Son sang souille ton sol
Ma belle terre d'orient.
Alors je te le demande
Toi qu'on appelle provie
Est-ce juste qu'on vende
Une vie contre une vie ?
Donne-moi tes solutions
Et explique-moi encore
En quoi une interdiction
N'est pas fille de mort.
Partage dans la seconde
Ce discours qui t'enflamme
Pendant que sur le monde
Coule le sang des femmes.
J'ai écrit ce poème en novembre. Et je me pose la question : devrais-je bientôt ajouter une strophe pour l'Espagne ?
La loi fixerait "deux conditions pour autoriser l'avortement : la première, que celui-ci soit nécessaire en raison d'un grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, et la deuxième, que la grossesse soit une conséquence d'un délit contre la liberté ou l'intégrité sexuelle de la femme" dixit le ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardon.
En cas de viol, il faudra que la femme ait précédemment déposé plainte. Et il faudra un rapport de deux médecins différents pour que la malformation du fœtus puisse être invoquée comme raison de l’IVG...
Cette nouvelle assombrit les fêtes de fin d'année...