Thérèse Raquin – Emile Zola
Édition : Maxi-Poche
Parution : 1867
Classement : Classique
Il est des auteurs dont on a des chouchous parmi leurs oeuvres, des préférences, et pour moi Zola en fait partie. Deux de ses romans m'ont beaucoup marquée dans mon adolescence : Thérèse Raquin et Au bonheur des dames. Ces deux œuvres fort différentes ont en commun -comme souvent chez l'écrivain- une peinture fascinante de ses personnages. J'ai donc eu envie – pour la 29ième fois environ – de me replonger dans ce huis-clos mortifère et terrifiant :
Mariée à Camille, un être frêle et maladif, Thérèse mène une vie mortifère. Au contact de Laurent, un homme violent et borné, elle révèle sa vraie nature, à la fois sensuelle et voluptueuse. Les deux amants croient pouvoir assouvir leur passion librement en assassinant l'époux gênant.
Tout la virtuosité de Zola explose dans ce roman qui mêle sciences de son époque et littérature. Le naturalisme de l'auteur s'appuie sur des théories qu'il faut replacer dans leur contexte pour ne pas s'en moquer. Les quatre personnages du récit sont d'une richesse et d'un charisme impressionnants. Madame Raquin d'abord qui entretient la fragilité de son fils puis qui le marie à Thérèse afin de mieux garder tout ce petit monde sous sa coupe. Camille, le fils, d'une mollesse un peu agaçante et d'un égoïsme tranquille. Il se laisse porter. A chacune de mes lectures, j'ai envie de le secouer pour l'obliger à réagir. Au milieu de ces deux-là : Thérèse. Dotée d'une nature passionnée, toute sa vigueur est étouffée par la petitesse de son existence. Son mariage avec Camille est aussi mal assorti que possible et elle se retrouve très vite frustrée par son quotidien. Enfin, nous avons Laurent qui réveillera les passions de la jeune femme. Leur relation est magnifiquement dévastatrice et très vite, ils préméditent le meurtre de l'époux.
Je crois que j'aime tant cet ouvrage parce que finalement il n'est pas seulement naturaliste. C'est une tragédie, un thriller psychologique, un huis-clos fascinant. Et puis la dimension fantastique apporte un élément original à l'univers si brute de Zola.
Je crois que j'ai un penchant réel pour la seconde partie du récit, après le crime. Un autre aspect me fascine dans le roman de Zola : c'est l'influence du lieux sur la vie psychologique des personnages. On se figure très bien ce logis sombre et petit où les passions semblent s'amplifier par manque de place.
Alors, ami lecteur, si tu ne dois en lire qu'un de Zola, laisse-moi te conseiller Thérèse Raquin qui mérite, à mes yeux d'humble lectrice, sa place au panthéon des chef-d'œuvre de notre belle littérature.
NOTE GLOBALE : 18 / 20