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Les Voraces
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15 mars 2012

L'amant de lady Chatterley – D. H. Lawrence

 

Édition : Le Livre de Poche

Parution : 1991 pour la présente édition

Classement : classique

 

Cet ouvrage, grande classique de la littérature anglaise, fait depuis longtemps parti des romans que je me promets de lire un jour sans pour autant passer à l'action. Le challenge Un Classique par mois m'a enfin donné l'occasion qui me manquait. Voici ce que nous dit la quatrième de couverture :

Époque essentiellement tragique que la nôtre », écrit Lawrence. A la vieille Angleterre aristocratique et rurale déjà meurtrie par l'industrialisation, la Première Guerre mondiale a infligé de profondes blessures. Les protagonistes de ce récit en sont marqués dans leur esprit, dans leur chair, et la déchirure se prolonge dans leur aventure intime.

L'Amant de Lady Chatterley est ainsi, pour le romancier, l'occasion de réaffirmer sa conception de l'amour physique comme moyen de retrouver le contact avec les forces instinctives et naturelles de la vie. Censuré pendant trente ans en Angleterre et aux États-Unis en raison de ses audaces de forme, le récit devait longtemps connaître un succès de scandale. Le lyrisme poétique de l'écrivain y trouve pourtant son ultime expression, un lyrisme provocant, véhément, parfois désespéré, à l'avant-garde de la croisade moderne contre l'intellectualisme.

Sans aucun doute L'Amant de lady Chaterlley n'est pas le roman d'un triangle entre une femme, le mari et l'amant, et bien heureusement. C'est un récit empli de symboles et de la vision de l'auteur. Nous sommes au sortir de la première guerre, Constance se retrouve avec un époux handicapé et sexuellement impuissant. Au départ la jeune femme semble croire que le sexe est secondaire, que ce sont les échanges de l'esprit qui comptent. Cette idée est partagée par le milieu dans lequel elle évolue. Ainsi, dans leur demeure, Lady Chatterlley et son époux reçoivent des amis avec lesquels ce dernier tient d'interminables conversations. Tout est intellectualisé. On sent à quel point pour eux, le corps arrive après l'esprit, que les deux ne doivent surtout pas se mêler. Leur vision de la sexualité correspond en tout point à leur époque. Ils semblent vouloir justifier une certaine liberté sexuelle, non pas en lui ajoutant une liberté de moralité mais en niant l'importance de celle-ci. Nous pouvons lire dans une de leurs conversations :

« - Nous n'avons aucune envie de suivre les gens au WC; pourquoi voudrions-nous les suivre au lit avec une femme ? Et c'est là tout le problème. Et si nous ne nous occupions pas plus du lit que du WC, il n'y aurait pas de problème. Tout cela n'a aucune signification; c'est seulement une question de curiosité mal placée.

  • Très bien, Hammond, très bien ! Mais si quelqu'un se met à faire la cour à Julia, vous commencez à bouillir ; et, s'il continue, vous éclatez.

    Julia était la femme de Hammond.

  • Mais certainement ! Et j'éclaterais aussi si quelqu'un commençait à uriner dans un coin de mon salon. Chaque chose à sa place ! »

Sous couvert d'une lucidité de façade, ces intellectuels justifient l'intellectualisation à l'extrême. On sent à quel point l'auteur condamne ce travers. Lord Chatterley est d'ailleurs l'incarnation de cette caractéristique. Il écrit et cherche la gloire avec ses contes et dans le même temps son état dramatique, son handicap fait qu'au sein de son propre corps la sexualité ne peut exister. Il est la négation du corps, le triomphe de la pensée.

Plus qu'un éveil de la sensualité, l'initiation de Constance mène à une guérison par l'amour physique, par le corps donc, de cette intellectualisation maladive. Au départ la jeune femme, pourtant consentante, reste comme une chose molle pendant l'acte sexuel avec Mellors. Au fil du récit, au fil de sa « guérison » leurs rapports prennent une réelle dimension passionnée.

Avec cet aspect, de même que le langage cru utilisé, je peux comprendre que l'ouvrage ait causé tant de scandale. Lawrence défend le corps et la sexualité ; il nous montre aussi à voir cette société anglaise des années 20 dans toutes ces contradictions... Le petit bémol que je pourrais faire réside peut-être dans le personnage de l'amant, Mellors. Je trouve que l'auteur aurait pu aller plus loin, nous donner vraiment un homme rustre alors que l'on découvre que cet homme a de l'instruction et a eu une position sociale bien plus haute que celle qu'il possède chez les Chatterley.

Pour conclure, j'ai trouvé ce roman intéressant même si sa lecture m'a parfois parue quelque peu laborieuse. Un ouvrage que je suis ravie d'avoir lu mais qui risque de dormir longtemps dans ma bibliothèque...

 

NOTE GLOBALE : 14 / 20

 

Classique-final-4

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Commentaires
A
Bienvenue ici ! Oui c'est ce que j'apprécie dans les challenges... J'ai vu que tu l'as lu en anglais, respects, je ne me serai pas risquée à lire un classique dans la langue de Shakespeare...
Répondre
M
Hello !<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai également lu ce roman pour le challenge un classique par mois, et j'ai beaucoup aimé ton billet !<br /> <br /> <br /> <br /> Je trouve très intéressant de voir ce qu'une même lecture laisse comme impressions à ces différents lecteurs.<br /> <br /> Voici le lien de mon billet si tu veux voir : http://www.mademoiselle-culture.fr/litterature/lady-chatterleys-lover/<br /> <br /> <br /> <br /> A bientôt ! (pour de nouvelles lectures communes ?)
Répondre
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