Culture pourrie au service de Stéphanie

Depuis quelques temps ami lecteur tu as la possibilité de nous donner de la matière pour cette rubrique « Culture pourrie ». Stéphanie, qui a un blog très chouette, nous a laissé le commentaire suivant :

C'est pas simple cette histoire, mais pour commencer vous pouvez vous farcir "L'homme qui voulait être heureux" de Laurent Gounelle, édité chez Anne Carrière. N'allez pas vous ruiner, il doit exister en poche et se trouver dans pas mal de boutiques d'occas.

Courage, lire n'est pas toujours un plaisir.

http://ausautdulivre.blogspot.com/2011/12/palissade-de-lapalissades.html

Avant toute chose souhaitons un bon anniversaire à Stéphanie qui est du 4, oui je sais je suis un peu avance mais tant pis : BON ANNIVERSAIRE !!!!

Chose promise, chose due, je me suis donc procurée l'ouvrage en question... et je l'ai lu.

Je dois dire que Stéphanie ne pouvait pas me conseiller un livre plus cohérent avec la catégorie que l'ouvrage de monsieur Gounelle. L'Homme qui voulait être heureux nous est présenté comme un roman. Tout commence avec un voyage à Bali, notre héros décide d'y rencontrer un guérisseur très réputé qui aurait même soigné de hauts dirigeants. Ensuite ? Ben c'est presque tout. Nous assistons à plusieurs dialogues entre le sage et le touriste. Entre chaque entretien, le maître lui donne un ou deux exercices à effectuer. Notre disciple repartira le cœur changé et plein d'espoir.

Dés la première page, j'ai compris que je mettais les pieds dans un univers qui ne me plairait sans doute pas : une citation de Bouddha. Ok. Avant qu'une horde d'européens persuadés d'être bouddhiste ne débarque couteau entre les dents -cherchez l'erreur- je tiens à préciser que je n'ai rien contre cette religion. Je trouve seulement un peu agaçant qu'on accommode le bouddhisme à toutes les sauces. C'est comme les macarons, on nous a tellement saoulé avec ça que je ne supporte plus cette friandise pourtant excellente au départ. Bref, entre le titre et la citation, j'avais bien compris ce qu'on voulait m'expliquer : tu vois AlterVorace, ce roman n'est pas un simple roman, nan, il va t'apporter les Réponses. Ensuite j'ai plongé dans l'histoire et j'ai bien cru me noyer. Ou étouffer. Sous une tonne de clichés, de bons sentiments et de pensée positive. C'est gluant, c'est sucré, c'est écœurant. Et mal écrit. Non seulement la philosophie du guérisseur frôle l'enfantin tellement elle est simpliste mais ses propos frisent souvent le ridicule :

« - Ils ont raison ! Quand on se voir moche, les autres nous voient moches. Je suis certain que les femmes vous trouvent trop maigre.

- Hou là...

- Les autres vous voient comme nous nous voyons nous-même. »

Oui ami lecteur. Puis la guerre c'est mal, puis quand on est méchant les autres le sont en retour... Tu veux enfoncer d'autres portes ouvertes grâce à monsieur Gounelle ? Pas de problème :

« En Occident, vous avez l'habitude de séparer le corps et l'esprit. Ici, nous pensons que les deux sont intimement liés et forment un tout cohérent. »

Nous avons droit à tout un fatras de ce genre d'idées aussi profondes que l'impact de Barbara Cartland sur le monde de la littérature. L'amour est la solution, il faut savoir s'ouvrir aux autres, la chance n'existe pas mais on doit savoir reconnaître les opportunités qui se présentent... J'arrête là de peur de devoir utiliser un sac à vomi.

Tout au long du récit monsieur Gounelle prend la main du lecteur et lui parle comme à un demeuré pour lui pointer du doigt des idées toutes faites. Après avoir refermer l'ouvrage, je me suis un peu renseignée sur l'auteur de ce pseudo-roman initiatique. Et j'ai mieux compris. Ce monsieur est formateur en PNL (Programmation Neuro-linguistique) et son roman simplifie à l'extrême les principes de cette pseudo-science. Son but est de transmettre son savoir, pas d'écrire quelque chose d'intelligent.

Pour conclure, Laurent Gounelle c'est un peu comme si Paulo Coelho avait mangé Oui-Oui et un Bisounours. Franchement, tant de pensées positives enrobées dans du sucre, ça me donne envie de hurler. Ou de tuer des bébés chats.

Comments

[sorbe]

Je regardais le site d'une"éventuelle" compagne, ses livres préférés sont de Gourmelle, franchement ça m'a calmé. Par contre j'ai bien aimé votre critique qui démolit les modes sirupeuses actuelles, genre qui fait de la pensée positive pour aider le tiers monde, se regardent le nombril à longueur de chi kong, cultivent une psychologie de nantis et une philosophie à la petite semaine. Si toutefois vous êtes libre....

[Blogadrienne]

ce billet reflète assez exactement ce que j'ai pensé du livre ;-)

je me défoulerai en écrivant un petit texte pour mon blog, les bébés chats n'ont rien à craindre ;-)

[AlterVorace]

C'est vrai que l'on se rejoint aussi sur les référence, c'est marrant.

Bon dimanche à toi.



Ps : oui je sais c'est affreux pour les bébés chats, je suis une monstrueuse psychopathe ;-)

[Florel]

Toi aussi tu m'as fait rire avec la tienne, et je suis d'accord avec ça. En plus je vois qu'on a les mêmes références sur les dessins animés. mdr

En tout cas je ne regrette pas d'avoir lu ce bouquin, c'était vraiment drôle.

Bonne continuation sur ton joli blog. Je ne le connaissais pas.

Biz et bon dimanche.



PS : Pauvres bébés chats...

[AlterVorace]

Je comprends, ce bouquin cumule vraiment beaucoup de défauts, j'ai eu pour ma part un peu de mal à aller au bout !