Le Journal d'une femme de chambre – Octave Mirbeau
Édition : livre numérique libre de droits
Parution : 1900
Classement : classique
Vais-je être tout à fait franche ami lecteur ? Je ne m'intéresse pas vraiment à la littérature du début du vingtième siècle et si j'ai adoré Les Bonnes de Genet, le sujet des domestiques ne me passionne pas plus que ça. Ni la dénonciation des travers de la bourgeoisie qui emploie ces derniers. Pourquoi avoir lu cet ouvrage de Mirbeau alors ? Parce qu'il est libre de droits. Que je l'ai donc téléchargé sur mon Kindel -mon nouveau jouet hiiiiiiii- sans sortir une seule piécette de mon escarcelle. Et oui les rencontres littéraires, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, tiennent à bien peu de chose. En plus de cela, je faisais d'une pierre deux coups, puisque ce roman entre à la fois dans le challenge "Un Classique par mois" et dans celui du "Petit Bac 2012" dans la catégorie métier...
Ce roman fait découvrir les aventures de Célestine. La soubrette évolue au sein de différents foyers et note sur son cahier les comportements pour le moins étranges de ses employeurs.
Photo de l'adaptation de Bunuel avec Jeanne Moreau
Alors ce roman m'a un peu déroutée, l'auteur y exerce une verve presque meurtrière contre la société et tout le monde en prend pour son grade. Notre héroïne vient de prendre une place à la campagne et profite de ses rares moments de pauses pour tenir un journal et revenir sur ses expériences passées en tant que femme de chambre. Chaque épisode est une occasion pour montrer que derrière les façades de la respectabilité bourgeoise se déroulent les pires perversions. Célestine nous raconte aussi les mille humiliations que doivent subir sans cesse les domestiques. Le texte est plutôt cru et les portraits des employeurs dépeints par la jeune femme sont ou grotesques ou pitoyables. La narratrice elle-même ne s'épargne pas lorsqu'elle parle de son penchant pour les canailles. Tout au long du récit l'humanité nous est montrée sous son pire jour : cruauté, mensonge, antisémitisme, nationalisme.
Quelque part ce récit, tout en étant passionnant, dénote d'un dégout réel pour les réalités humaines et nous montre à voir l'enfer social dans lequel sont condamnés les protagonistes. Un roman marquant qui nous parle d'un esclavage de classe presque consenti par ses victimes. Oppressant...
NOTE GLOBALE : 13 / 20
01/11
01/12