Un Secret – Philippe Grimbert
Édition : Le Livre de Poche
Parution : 2004
Classement : Roman psychologique
Comme tous ceux qui traînent sur les blogs de lecture, cela fait un petit moment que j'entends parler de monsieur Grimbert. Mais ayant souvent été déçue, je me méfie des auteurs à la mode. Encore plus des lauréats de prix. Un Secret a effectivement reçu quelques prix dont le Goncourt des lycéens. Je dois être une ado attardée mais j'ai moins souvent vécu de déception avec ce prix qu'avec son grand frère et je suis toujours un peu effarée devant le déferlement médiatique qui survient à chaque fois que le fameux Goncourt est révélé. Bref, j'avais Philippe Grimbert depuis longtemps sur ma liste. Aussi lorsque je tenais enfin une de ses œuvres entre les mains, je m'empressais de lire la quatrième de couverture :
Souvent les enfants s’inventent une famille, une autre origine, d’autres parents. Ainsi l’imaginaire, par la grâce de ce « roman familial », vient-il au secours d’une réalité à laquelle, sans doute, il manque quelque chose.
Le narrateur de ce livre, lui, s’est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu’il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas… Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque : ce frère a existé. Et c’est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu’il lui incombe de reconstituer.
En voyant le sujet du roman, les secrets de famille et tout ça, j'ai eu quelques doutes. C'est un thème qui m'intéresse beaucoup mais qui m'a occasionné de nombreuses déconvenues littéraires. Puis en relevant que monsieur Grimbert était, avant d'être écrivain, un psychanalyste, mes craintes ont redoublées. J'avais peur du roman démonstratif qui oublie d'être avant tout de la littérature.
J'ai été conquise par Un Secret. Complètement vaincue. Ce court roman m'a émue et touchée plus que je ne l'aurais imaginé. Il y a quelque chose d'efficace dans l'écriture de monsieur Grimbert, d'efficace mais aussi de maladroitement sincère. Le récit ne tombe jamais dans les travers de la psychanalyse sans doute parce qu'il est à la première personne. Un peu de pathos mais rien de dramatique, plutôt quelque chose qui parvient parfois à être vraiment élégant. Il y a bien quelques faiblesses dans l'écriture de cet auteur, son style est loin d'être irréprochable mais on se laisse emporter avec plaisir. C'est une plume qui nous soumet pour mieux nous émouvoir. Un très joli roman, un peu trop court, qui survole parfois des choses qui auraient mérités de s'attarder, mais un livre que je conseille de déguster.
NOTE GLOBALE : 16 / 20